Sony accélère sa restructuration faute de nouveaux relais de croissance

Le groupe cède sa fabrication de PC à un fonds japonais et scinde celle de téléviseurs, révisant fortement ses objectifs annuels à fin mars prochain
Benoît Menou

Longtemps porté par sa puissance d’innovation technologique, du walkman au disque Blu-ray, Sony a le blues. A tel point que le géant japonais de l’électronique grand public et du divertissement a été contraint hier de dévoiler de nouvelles mesures drastiques de restructuration, passant par la suppression de 5.000 postes. Après dix années de pertes, la division de téléviseurs, troisième acteur mondial, va être scindée d’ici le mois de juillet prochain. Une opération prélude à une éventuelle cession pour l’instant écartée par le directeur général Kazuo Hirai, qui assure avoir reçu plusieurs marques d’intérêt.

De plus, l’activité de fabrication d’ordinateurs individuels, les PC Vaio, est vendue pour un montant restant confidentiel au fonds d’investissement japonais Japan Industrial Partners. Sony conservera initialement 5% de la nouvelle entité créée.

Mais alors que Sony a maintenu sa prévision d’un chiffre d’affaires de 7.700 milliards de yens (l’équivalent de 55,6 milliards d’euros) pour l’exercice à fin mars prochain, les coûts de restructuration sur les PC et les téléviseurs, destinés à réduire les charges annuelles de 100 milliards de yens à moyen terme, contraignent le groupe à réviser fortement ses prévisions de résultats. L’opérationnel est désormais attendu à 80 milliards de yens, divisé par deux par rapport à l’objectif de 170 millions affiché en octobre, et le résultat net part du groupe vire au rouge à hauteur de 110 milliards, contre un bénéfice de 30 milliards précédemment envisagé. Les turbulences subies sur les PC et les téléviseurs avaient conduit Moody’s à rétrograder Sony le mois dernier en catégorie spéculative.

Et Kazuo Hirai reste très prudent. «J’aimerais dire que les mesures annoncées sont les dernières, mais au vu d’une concurrence toujours plus vive, d’autres seront peut-être nécessaires à l’avenir», a prévenu le dirigeant. Ce «manque d’agressivité», selon un analyste nippon, évoque la nécessité de développer un nouvel axe d’excellence.

Un gérant souligne que les forces du groupe japonais se trouvant aujourd’hui dans le contenu (cinéma ou jeu vidéo), il doit mettre l’accent sur ces activités. Sony a pourtant engagé à Hollywood des efforts sur les coûts, après que le fonds alternatif Third Point a appelé à une scission d’une partie des activités de divertissement.

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