Saur veut se renforcer sur le segment porteur de l’eau industrielle

Le spécialiste de la gestion d’eau table sur une croissance à deux chiffres de ses ventes cette année après une hausse de 17% en 2021.
Bruno de Roulhac

Horizon dégagé pour Saur. Le fournisseur de services de gestion d’eau vise une croissance à deux chiffres de ses ventes en 2022, après une progression de 16,7% (+8,4% en organique) à 1,7 milliard d’euros l’an dernier.

«Nous bénéficions d’un marché avec un grand besoin de renouvellement des infrastructures», explique Albin Jacquemont, directeur financier de Saur à L’Agefi. Le numéro trois français derrière Veolia et le nouveau Suez se félicite d’avoir signé en 2021 un nombre de contrats record représentant 53 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel pour sa partie Water France Services. «Nous avons clôturé l’année 2021 avec une balance commerciale positive, précise Albin Jacquemont. Nous venons de remporter le contrat d’eau de Saint-Etienne, septième plus gros contrat privé en France et nous espérons en gagner d’autres cette année. Alors que Saur ne soumettait hier des offres que pour un tiers des appels d’offres, nous voulons désormais être davantage présents. Ce qui passe par une augmentation des effectifs de nos bureaux d’étude».

Saur promet également une croissance «rentable» de l’Ebitda cette année. En 2021, l’excédent brut d’exploitation a bondi de 31,5% à 245 millions d’euros. Soit une marge de 14,7%, contre 13% un an plus tôt, grâce à la consolidation d’Aquapor, leader de l’eau au Portugal, et à l’accent mis sur des solutions à plus forte valeur pour les clients du groupe.

Le groupe compte également poursuivre ses acquisitions. «Elles doivent faire du sens en termes de technologies apportées et d’implantations géographiques, poursuit Albin Jacquemont. Nous regardons très activement l’Ibérie, mais aussi la France et le Moyen-Orient. Nous comptons aussi nous développer dans l’eau industrielle. Cette activité étant mondiale, notre horizon peut s’élargir jusqu’aux Amériques et à l’Asie». L’eau industrielle qui représentait 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, «devrait peser plus de 300 millions en 2022, anticipe Albin Jacquemont. Nous voulons nous renforcer sur ce marché porteur».

EQT continue à accompagner Saur

A la différence d’autres acteurs du secteur, «nous sommes très attentifs à la marge d’Ebitda de nos cibles, précise le directeur financier de Saur. Nous regardons d’abord l’apport de valeur à nos clients, les synergies possibles, puis le retour sur les capitaux employés». Saur peut s’appuyer sur un actionnaire solide, le fonds d’infrastructures suédois EQT, qui n’a pas hésité à investir 150 millions en 2021 et 70 millions en 2020 pour les opérations de croissance externe de sa participation.

Un actionnaire qui serait prêt à céder la Saurselon de récentes rumeurs. «Malgré ces rumeurs, nous venons de réaliser une acquisition aux Etats-Unis, tempère Albin Jacquemont. Nous avons atteint les objectifs qu’EQT nous avait fixés avec deux ans d’avance, il est normal que nous suscitions des envies ! Pour l’heure, la volonté d’EQT est de continuer à nous accompagner».

Fin 2021, le groupe affichait une dette nette de 870 millions d’euros, soit un ratio de levier de 3,6 fois, contre 4,8 fois un an plus tôt. Le cash-flow libre progressait de 15% à 103 millions d’euros.

En septembre 2021, Saur avait réalisé une émission obligataire inaugurale de 950 millions d’euros en deux tranches avec des objectifs ESG. A cette occasion, Saur s’est fait noter «BBB-» par S&P et Fitch. Le groupe veut se maintenir en catégorie investissement. «Nous avons vocation à rester présents durablement sur le marché obligataire. Nous pourrions ressortir sur la souche existante», prévient Albin Jacquemont.

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