Saint-Gobain met la main sur le chimiste Chryso

L’opération s’effectuera sur la base d’une valeur d’entreprise de 1,02 milliard d’euros.
Capucine Cousin

Une acquisition de taille. Et la première grosse opération assurée par le nouveau directeur général de Saint-Gobain, Benoît Bazin.

Le producteur de matériaux de construction tricolore a annoncé jeudi avoir signé un accord pour l’acquisition du groupe Chryso, le premier chimiste français pour matériaux de construction, pour une valeur d’entreprise de 1,02 milliard d’euros. Soit «un multiple de 12 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) des 12 derniers mois de Chryso et un multiple de 7,6 fois après prise en compte des synergies en année pleine à hauteur de 50 millions d’euros en année 5», a indiqué Saint-Gobain dans un communiqué.

Cette acquisition, où la banque Lazard agit en tant que conseil financier et Gide Loyrette Nouel en tant que conseil juridique de Saint-Gobain, devrait être bouclée «au second semestre 2021», a par ailleurs indiqué Saint-Gobain, une fois achevées les procédures auprès des instances représentatives du personnel, et avec l’aval des autorités de la concurrence compétentes.

Le calendrier est donc resserré. Ce qui s’annonce comme l’opération de l’année pour le groupe industriel constitue aussi un coup d’essai réussi pour Benoît Bazin. Ce polytechnicien de 53 ans au parcours fourni, qui a grimpé les échelons au sein du groupe industriel depuis 1999, a été nommé directeur général fin février. Il doit prendre officiellement ses fonctions en juillet, lorsque le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, quittera ses fonctions de directeur général.

Avec Chryso, Saint-Gobain met la main sur une entreprise très rentable. Acquise en 2017 par le fonds de capital-investissement Cinven, elle a réalisé sur les 12 derniers mois un chiffre d’affaires d’environ 400 millions d’euros et un Ebitda de 85 millions d’euros. De son côté, Saint-Gobain a été porté par un bon premier trimestre 2021, avec une hausse de ses ventes trimestrielles (+14,3% à 10,38 milliards d’euros), soutenues en partie par l’intérêt croissant de ses clients européens pour la rénovation de leurs propriétés pendant les périodes de confinement.

Saint-Gobain compte sur les synergies attendues pour bâtir un géant des matériaux de construction. L’opération devrait générer 15 millions d’euros de synergies de coûts, et 35 millions de synergies de ventes trois ans après sa réalisation, grâce à une plateforme commerciale commune élargie, indique-t-il.

Cette acquisition «étendra davantage la présence [de Saint-Gobain] sur le marché en croissance de la chimie de la construction», souligne-t-il. Il dit en attendre un chiffre d’affaires combiné «de plus de 3 milliards d’euros dans 66 pays».

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