Rome utilise ses pouvoirs spéciaux pour faire barrage à Yandex

Giorgia Meloni a interdit l’acquisition de la société Tecnologia Intelligente par le néerlandais Nebius qui a des liens avec le groupe internet russe.
Giorgia Meloni
La Première ministre italienne a mis en avant les intérêts nationaux.  - 

Le gouvernement italien utilise tous les moyens à sa disposition pour préserver la souveraineté du pays dans des secteurs jugés stratégiques. La Première ministre, Giorgia Meloni, a récemment interdit l’acquisition de Tecnologia Intelligente, petite entreprise convoitée par le néerlandais Nebius, spécialisé dans les services informatiques dématérialisés, au motif que ce dernier entretenait des liens financiers avec Yandex, leader dans la recherche internet en Russie.

Ce veto a été décidé lors d’une réunion du cabinet le 16 mars, selon un document publié sur le site web du Sénat italien. Si Yandex n’est pas soumise aux sanctions occidentales, son ex-directeur général Arkady Volozh, qui a quitté ses fonctions l’an dernier, figure sur cette liste.

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Tecnologia Intelligente a été fondée par Marco Carrai, homme d’affaires italien proche de l’ancien Premier ministre Matteo Renzi. Le groupe néerlandais avait prévu de construire un centre de R&D en Italie afin d’attirer les meilleurs talents technologiques de Russie et d’ailleurs, a déclaré Danila Shtan, directeur de la technologie de Nebius, interrogé par Reuters. «Notre holding néerlandaise est en train de se défaire de ses activités en Russie - malheureusement, ce n’est pas un processus rapide», a ajouté le dirigeant.

Depuis l’introduction de ces pouvoirs spéciaux («golden power») voici dix ans, l’Italie a bloqué à neuf reprises des tentatives d’investissement jugées contraires à l’intérêt national. Alors que six interdictions visaient des offres chinoises, le gouvernement de Mario Draghi a rejeté l’an dernier une tentative d’acquisition de Faber Industrie, spécialisée dans l’hydrogène, par le groupe public russe Rosatom. Le prochain dossier concerne la vente prévue d’une raffinerie appartenant au russe Lukoil en Sicile à la société de capital-investissement chypriote G.O.I. Energy, qui a affirmé le mois dernier n’avoir aucun lien avec la Russie. (Avec Reuters)

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