Poweo cède ses activités de production à Verbund pour assurer son avenir

L’opérateur alternatif vend pour 120 millions d’euros à son actionnaire de référence les 60 % dans Poweo Production qu’il ne détient pas encore
Bruno de Roulhac

Poweo se voit contraint de vendre ses activités de production pour poursuivre son activité de commercialisation d’énergie. Mi-novembre, l’opérateur alternatif d’électricité et de gaz avait prévenu le marché qu’il réfléchissait à différentes «options stratégiques» pour retrouver une capacité de génération de trésorerie d’exploitation positive dans l’attente de l’entrée en application de la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l’électricité), et qu’il dévoilerait les mesures prises «aux alentours de la fin de l’année». Les cessions d’actifs faisaient partie des options envisagées.

Poweo vend ainsi à Verbund, son actionnaire de référence à hauteur de 46%, les 60% de Poweo Production qu’il ne détient pas encore pour 120 millions d’euros, valeur nette comptable de cet actif. L’opérateur alternatif estime que cette cession lui permettra de dégager les ressources de trésorerie «appropriées […] pour l’ensemble de l’année 2011 a minima». Le groupe consomme de 3 à 4 millions d’euros de cash par mois pour son activité de commercialisation d'électricité.

Poweo se réserve néanmoins la possibilité de racheter cet actif. Jusqu’au 30 juin 2013, il bénéficiera d’une option de rachat de ses 60% de Poweo Production «à un prix identique à la cession». Si le groupe n’exerce pas ce call, soit à la date butoir, soit par renonciation expresse anticipée, l’accord prévoit un «éventuel» complément de prix sur la base de la juste valeur de marché de Poweo Production «à la date considérée» et qui «sera revue par un expert indépendant».

En attendant, Poweo Production a déjà confié à Credit Suisse un mandat pour la cession de la branche énergies renouvelables, dotée d’une capacité de production installée de 105 MW, dont 97 MW en éolien. Si 1 MW est généralement valorisé entre 1,2 et 1,5 million d’euros, contre 3 à 4 millions dans le solaire, il convient d’y ajouter l’endettement «qui intervient pour 80% du financement, soit environ 100 millions d’euros », confie à L’Agefi un proche du dossier. Sans oublier les 900MW de projets en développement, dont «seuls 200 à 300 MW devraient être actifs dans les cinq prochaines années», ajoute cette source.

Pour l’heure, Poweo attend les décrets d’application de la loi Nome, espérés pour mars ou avril. En fonction de son positionnement concurrentiel, le groupe prévient dès maintenant qu’il examinera «toute opportunité de consolidation du secteur».

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