
Pfizer débourse 17 milliards de dollars pour croître dans les génériques

Pfizer va enfin pouvoir utiliser une partie de son abondante trésorerie de 33 milliards de dollars (28,9 milliards d’euros) pour effectuer une acquisition d’envergure. Après avoir été éconduit par AstraZeneca l’an dernier, et plus récemment par Teva Pharmaceutical, le géant pharmaceutique a annoncé hier le rachat du laboratoire américain Hospira pour environ 17 milliards de dollars, incluant une reprise de dette de 1,8 milliard.
Le prix proposé de 90 dollars en numéraire fait ressortir une prime de 39% sur le cours de clôture de la cible mercredi. L’opération valorise Hospira, conseillé par Morgan Stanley, plus de 21 fois son excédent brut d’exploitation (Ebitda), un niveau deux fois plus élevé que celui de Pfizer, montrent des données compilées par Bloomberg. «En incluant des économies de coûts chiffrées par Pfizer à 800 millions de dollars par an d’ici 2018 grâce à son vaste réseau de distribution, le multiple de la transaction retombe autour de 10 fois d’Ebitda», nuance Kevin Kedra, analyste chez Gabelli & Co à New York.
Conseillé par Guggenheim Securities, JPMorgan et Lazard, l’acquéreur a souligné que cette acquisition, financée aux deux tiers sur sa trésorerie et le reste par endettement, illustrait son engagement à «utiliser prudemment ses fonds propres pour assurer une croissance du chiffre d’affaires et du bénéfice à court terme». L’effet relutif sur son bénéfice par action devrait s’élever entre 10 et 12 cents en année pleine dès la clôture de la transaction, attendue au second semestre 2015. Moody’s a réaffirmé hier la note A1 attribuée à la dette à long terme du groupe, toujours assortie d’une perspective stable.
La transaction permettra à Pfizer d'étoffer son portefeuille de médicaments génériques injectables et de biosimilaires, nom donné à des copies de traitements issus des biotechnologies. Ces deux segments de marché en croissance devraient peser respectivement 70 et 20 milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2020. Après avoir reçu une réponse positive à l’été 2013 en Europe, Hospira a sollicité le feu vert de l’agence américaine des médicaments (FDA) pour une copie du Remicade, un traitement lucratif contre l’arthrose de Johnson & Johnson.
Enfin, cette acquisition «pourra également relever les multiples de valorisation de Pfizer dans l’optique d’une scission de ses activités matures à l’horizon 2017», note le bureau d’analyse de Jefferies.
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