
Nvidia se prépare à abandonner le «rachat du siècle» d’Arm

Nvidia se prépare à lâcher l’affaire. Le fabricant de puces américain va abandonner le méga-rachat du concepteur de puces britanniques Arm à SoftBank Group, pour lequel il avait proposé environ 40 milliards de dollars (35,18 milliards d’euros) en 2020, rapporte Bloomberg, citant des sources proches du dossier.
Le leader des cartes graphiques a déclaré à ses partenaires qu’il ne s’attendait pas à ce que l’accord soit conclu. De son côté, le conglomérat japonais SoftBank intensifie les préparatifs d’une introduction en Bourse (IPO) d’Arm, avance Bloomberg.
L’accord, qui ferait de Nvidia le plus grand fabricant de semi-conducteurs dans l’histoire, a suscité des réactions agressives dès son annonce en septembre 2020 de la part des régulateurs et de l’industrie des puces, y compris les propres clients d’Arm. La Federal Trade Commission des États-Unis a intenté une action en justice pour le bloquer en décembre, jugeant ce rachat «anticoncurrentiel» : à ses yeux, Nvidia se retrouverait dans la position de pouvoir contrôler l’approvisionnement en puces de ses concurrents directs, ce qui les affaiblirait et étoufferait l’innovation.
Le rachat est également scruté par les régulateurs britanniques et européens. Avec un nouveau coup dur venu ce mardi du côté de Bruxelles : le régulateur antitrust de l’UE a repris l’enquête sur cet accord, fixant un nouveau délai au 25 mai pour sa décision. Il avait repris son examen le 11 janvier.
Du côté des fabricants, les géants du secteur se sont alignés contre la prise de contrôle. Un groupe qui comprend Qualcomm, Microsoft., Intel et Amazon a fourni aux régulateurs du monde entier des munitions suffisantes à leurs yeux pour tuer dans l’œuf le projet, rapporte Bloomberg.
Empreinte démesurée d’ARM
De fait, l’empreinte d’ARM est démesurée sur un marché des semi-conducteurs actuellement en tension, avec des risques de pénuries. Créé en 1990 en Angleterre, «Acorn RISC Machine» (ARM) ne fabrique pas de puces mais des «architectures» sur lesquelles reposent et fonctionnent les processeurs - qui font tourner 90% des smartphones de la planète, 80% des appareils photos numériques et 35% des tous les appareils électroniques. Les fabricants de processeurs (Qualcomm, Huawei…) doivent verser une licence à ARM afin de pouvoir utiliser ses technologies.
Pourtant, les entreprises continuent de défendre publiquement le deal. Le porte-parole de Nvidia, Bob Sherbin, a déclaré que la société continue de croire que l’acquisition «offre une opportunité d’accélérer Arm et de stimuler la concurrence et l’innovation». «Nous gardons espoir que la transaction sera approuvée», a soutenu un porte-parole de SoftBank dans un communiqué envoyé par courriel.
Le cours de Nvidia était en baisse de 4,48%, à 223,24 dollars en clôture mardi.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse