Numericable-SFR se focalise sur les économies

Lesté par 11,5 milliards d’euros de dette, l’opérateur de télécoms se dit en mesure de générer le milliard d’euros d'économies promis à terme.
Olivier Pinaud

L’an dernier, lors de l’annonce du rachat de SFR par Numericable, Patrick Drahi, le premier actionnaire du câblo-opérateur, avait promis que le rapprochement des deux opérateurs générerait plus de 1 milliard d’euros de flux de trésorerie annuels à l’horizon 2017. Même si SFR n’est intégré que depuis la fin 2014, ce qui ne permet pas de mesurer l’effet des premières mesures d’économies immédiatement mises en œuvre par l’équipe Numericable, les chiffres annuels montrent à quel point l’atteinte de ces synergies sera cruciale pour le nouvel ensemble, lesté de 11,5 milliards d’euros de dette nette.

En 2014, sous les effets de la poursuite de l’ajustement à la baisse du prix des abonnements mobiles de SFR, le chiffre d’affaires pro forma de Numericable-SFR a plié de 5% à 11,4 milliards d’euros. L’Ebitda ajusté a baissé de 11% à 3,1 milliards d’euros. Et même si les investissements ont été comprimés de 7,7% à 1,78 milliard d’euros, le cash-flow libre (Ebitda moins investissements) a chuté de 15% à 1,3 milliard.

«Il n’y a aucun élément à ce stade qui vienne tempérer notre positivisme sur le fait de générer le niveau de synergies», a assuré hier le directeur financier Numericable-SFR, Thierry Lemaitre, même s’il a reconnu que le groupe aura davantage de visibilité sur la question lors de la publication de ses résultats du premier trimestre. Quinze projets de baisse ou d’amélioration de la structure de coûts ont été lancés, dont 12 ont déjà apporté leurs premiers résultats, indique pour l’instant l’opérateur.

La réussite du plan de synergies est également crucial pour Altice, la structure de tête de Numericable-SFR. Avec l’acquisition de Portugal Telecom, la dette nette pro forma consolidée d’Altice est montée à 24 milliards d’euros, soit 4,4 fois l’Ebitda. Le ratio de levier pourrait monter à 5,1 fois après le rachat des 20% de Vivendi dans Numericable-SFR, estiment les analystes crédit de la Société Générale.

Dans ce contexte, Dexter Goei, le directeur général d’Altice, a reconnu hier que la priorité était bien à l’intégration des acquisitions en France et au Portugal plutôt que de chercher à s'étendre sur de nouveaux marchés.

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