Nokia prépare la suppression de 1.200 postes en France

Réjane Reibaud
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antennes télécoms  -  Crédit European Union.

Au moment où Emmanuel Macron a promis de reconstruire une « économie souveraine », la nouvelle fait mal. Un comité social économique central (CSE-C) extraordinaire se tiendra le 22 juin à Paris chez Nokia. L'équipementier en télécoms finlandais, propriétaire d‘Alcatel-Lucent depuis 2016, a convoqué les représentants du personnel pour une « réunion de présentation et de remise des documents d’information relatifs au projet de réorganisation de la Société Alcatel-Lucent International (ALUi), ses conséquences et les mesures sociales d’accompagnement ».

Selon les informations de L’Agefi, Nokia va annoncer la suppression de 1.000 à 1.200 emplois en France. Il s’agit du quatrième plan depuis le rachat d’Alcatel-Lucent et le treizième depuis le début des années 2000. Le dernier plan est toujours en cours.

La R&D est touchée

De façon surprenante, « le plan à venir va toucher les fonctions de R&D en 5G », explique une source proche des négociations. Celles-ci sont basées notamment à Nozay, près de Paris, et à Lannion dans les Côtes-d’Armor. La R&D avait jusqu’à présent été relativement épargnée : les deux premiers plans prévoyaient seulement des mesures d’âge pour cette activité quand le troisième ne l’englobait pas. Il faut dire que Nokia était tenu jusqu’à présent par des engagements auprès de l’Etat français lors du rachat. Engagements dont certains arrivent à échéance fin juin…

L’acquisition d’Alcatel-Lucent par Nokia avait été négocié par le groupe finlandais avec Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie.

Dans le document signé à l’époque avec le ministère, et dont L’Agefi a obtenu une copie, le groupe finlandais devait maintenir un nombre total de 4.200 employés pendant deux ans (sur ALUi et la filiale Bells Labs), augmenter les effectifs de R&D en France de 25% sur trois ans en les passant d’environ 2.000 personnes à 2.500 personnes, incluant le recrutement de 300 jeunes diplômés, en préservant les sites de Lannion et Nozay. « Le niveau d’emploi en R&D sera maintenu pour une période d’au moins quatre ans suivant la réalisation de l’opération », indique le contrat.

Selon certains décomptes, Nokia compte aujourd’hui 3.800 salariés en France (avec les Bells Labs mais hors la filiale de câbles sous-marins et RFS) dont 2.600 en R&D. Près de 800 emplois sont à Lannion et près de 3.000 à Nozay. En quatre ans, les trois plans de suppressions de postes ont porté sur 1.200 emplois.

Contacté, Nokia n’a pas démenti mais a indiqué réserver la primeur de l’information aux syndicats lundi. Ces derniers, qui se sentent « écoeurés » et « trahis », préparent la riposte.

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