L’indice Nasdaq tente de soigner sa dépendance à l’action Apple

Le groupe d'électronique a représenté en 2011 à lui seul 42% de la croissance des bénéfices cumulés du Nasdaq 100. Son influence pourrait se réduire cette année
Olivier Pinaud
Photo: Scott Eells/Bloomberg
Photo: Scott Eells/Bloomberg  - 

Wall Street retient son souffle. Apple publie ce soir, après la fermeture des marchés américains, les résultats du deuxième trimestre de son exercice 2011-2012. L’événement va bien au-delà des simples chiffres de vente de l’iPad, de l’iPhone ou des ordinateurs Mac. Devenu la première capitalisation boursière mondiale devant Exxon Mobil, avec 547 milliards de dollars contre 401 milliards pour le pétrolier, le groupe d’électronique a pris un poids considérable sur l’ensemble du marché américain. Au point de déformer la courbe des indices, et en particulier celle du Nasdaq 100, dont Apple représente à lui seul 18% de la capitalisation cumulée. Mi-avril, la chute brutale de 10% en quelques jours du titre fondé par Steve Jobs, en raison de craintes de ralentissement des ventes, a fait dérailler de plus de 3% le Nasdaq 100.

Selon les calculs des économistes d’Aurel BGC, Apple représente 11,3% du chiffre d’affaires consolidé du Nasdaq 100, 16% de son excédent brut d’exploitation et 17% de ses résultats nets. Pour l’année 2011, le groupe explique à lui seul 61% de la croissance du chiffre d’affaires et 42% de la hausse des résultats nets du Nasdaq 100. «Le poids d’Apple est donc déterminant dans le PER (ratio cours sur bénéfices par action) et les bénéfices par action globaux de l’indice», indiquent Christian Parisot et Jean-Louis Mourier, selon lesquels, en 2011, la valorisation de l’indice a «été très influencée par une seule action». Le Nasdaq 100 est resté stable en 2011, alors que l’indice mondial MSCI du secteur des équipements électroniques a perdu un peu plus de 9%.

Cette influence positive pourrait toutefois perdre de sa puissance cette année. Sur la foi du consensus Factset pour 2012, la contribution d’Apple sera moindre avec «seulement» 29% de la croissance totale du chiffre d’affaires anticipé sur 2012 et 19% du résultat net, préviennent les économistes d’Aurel BGC. D’une part, la croissance des ventes et des marges d’Apple sera moins forte cette année, alors qu’aucun nouvel appareil n’est attendu. D’autre part, les autres groupes technologiques américains devraient renouer avec des rythmes de croissance plus soutenus qu’en 2011, aidés par la fin probable du phénomène de déstockage entrepris en 2011 et la sortie du nouveau système Windows 8 de Microsoft. Enfin, l’entrée de Motorola à la place de FirstSolar pourrait contribuer à réduire par le jeu des pondérations la dépendance du Nasdaq à Apple.

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