
L’Etat tient la SNCM à bout de bras malgré les injonctions de Bruxelles
Ouverte depuis deux jours, la grève à la SNCM a déjà coûté un million d’euros à la compagnie maritime, soit 3% de l’avance de trésorerie de 30 millions apportée en urgence par le gouvernement le 31 décembre. Un mouvement qui ne fait qu’aggraver les difficultés opérationnelles et financières du transporteur maritime, qui n’a pas dégagé un seul bénéfice d’exploitation au cours des dix dernières années.
L’Etat, qui détient 25% du capital de la SNCM, avait déjà apporté 20 millions d’euros à l’automne dernier. Transdev, filiale commune entre la Caisse des dépôts et Veolia, et à la tête de 66% du capital de la SNCM, avait également injecté 30 millions d’euros fin 2013. En vain.
Hier, Frédéric Cuvillier, le ministre délégué aux Transports, a appelé la direction de la SNCM à mettre en œuvre rapidement le plan de réduction des coûts. Celui-ci prévoit 70 millions d’euros d'économies par an via la suppression de 500 postes et le renouvellement des navires. Mais il ne fait pas l’unanimité au sein des actionnaires, de la direction et des salariés.
Si la nouvelle avance de 30 millions d’euros accordée par le gouvernement doit permettre d’éviter une cessation de paiement à court terme, et échapper à un embrasement social à Marseille à quelques semaines des élections municipales, elle risque d’irriter un peu plus les services de la Commission européenne.
La SNCM est en effet sous le coup d’une double injonction de Bruxelles afin de rembourser 440 millions d’euros de financements publics considérés comme des aides d’Etat. La France a engagé des recours contre les décisions de la Commission européenne, mais leur issue est incertaine. Les 30 millions ajoutés par l’Etat risquent d’être également considérés comme une aide sachant que la SNCM n’est pas en mesure de les rembourser et si aucune mesure de retour à l'équilibre d’exploitation n’est pas mise en oeuvre.
«C’est un sujet», reconnaît une source proche du dossier. Avant d’injecter 30 millions d’euros fin 2013 dans sa filiale, Transdev s’était rapproché de Bruxelles pour vérifier la légalité du versement. La filiale de la CDC et de Veolia s’est engagée fermement depuis à ne plus apporter aucun autre soutien financier à la SNCM.
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