L’Etat ouvre le mercato des PDG des groupes publics

Le transfert de Jean-Bernard Lévy vers EDF n’est que le premier acte d’un mouvement plus large. Les têtes de GDF Suez, de Safran ou d’Areva vont aussi changer
Olivier Pinaud
Le transfert de Jean-Bernard Lévy, de Thales à EDF, entraînera mécaniquement d’autres mouvements. Photo DR.
Le transfert de Jean-Bernard Lévy, de Thales à EDF, entraînera mécaniquement d’autres mouvements. Photo DR.  - 

En décidant de remplacer Henri Proglio par Jean-Bernard Lévy, François Hollande a ouvert le «mercato» des dirigeants des groupes publics. Le transfert de Jean-Bernard Lévy, de Thales à EDF, entraînera mécaniquement un mouvement à la tête du fabricant d’équipements militaires.

Hier, dès l’officialisation du départ de Jean-Bernard Lévy, plusieurs noms circulaient déjà pour le remplacer. Venus de l’interne, Pascale Sourisse et Pierre-Eric Pommellet font figure de candidats potentiels. Mais ils l’étaient déjà en 2012 et avaient été devancés par Jean-Bernard Lévy qui venait de quitter la présidence du directoire de Vivendi. Patrice Caine, directeur général adjoint en charge de la performance de Thales et numéro deux du groupe, pourrait lui aussi prétendre à monter d’un cran. A moins qu’un candidat extérieur comme Marwan Lahoud, patron d’Airbus Group en France, n’emporte la décision. Le dossier est compliqué car il nécessite de trouver un nom qui plaît à la fois à l’Etat, à la tête de 26,39% du capital de Thales, et à la famille Dassault, propriétaire de 25,30%.

L’Etat va également devoir trancher le sujet de la gouvernance chez GDF Suez, dont il détient 33,6% du capital. Gérard Mestrallet doit quitter la présidence du groupe en 2016. Isabelle Kocher fait désormais figure de favorite pour lui succéder. L’actuelle directrice financière du groupe a été choisie par le comité des nominations du conseil pour devenir directrice générale déléguée et intégrer le conseil. Ce dernier devrait valider la proposition dans les prochains jours. Isabelle Kocher, ancienne du cabinet de Lionel Jospin à Matignon, est plus «hollando-compatible» que le «chiraquien» Jean-François Cirelli, actuel numéro deux de GDF Suez.

Deux autres dossiers de gouvernance occupent l’Elysée et l’Agence des participations de l’Etat. Areva tout d’abord. La structure duale, conseil de surveillance et directoire, devrait être supprimée au profit d’un conseil d’administration avec un président, Pierre Blayau, et un directeur général. Un mouvement dont pourrait être victime Luc Oursel, l’actuel président du directoire. Enfin, l’Etat devra trouver un successeur à Jean-Paul Herteman chez Safran. L’actuel PDG doit quitter le groupe d’aéronautique en 2015. Là-aussi, la fonction pourrait être dissociée à cette occasion comme le préconise la nouvelle doctrine de l’Agence des participations de l’Etat en matière de gouvernance.

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