
Les sociétés du CAC 40 érigent des mesures anti-OPA à différents niveaux
Alors que dans les prochains jours l’AMF publiera sa décision de sanction, ou non, de Wendel lors de sa montée au capital de Saint-Gobain, le cabinet d’avocats Herbert Smith a récemment établi un panorama des moyens de défense anti-offres publiques mis en place par les sociétés du CAC 40.
En premier lieu, figurent les moyens d’urgence lorsque l’offre hostile est annoncée. Parmi eux, les fameux «bons Breton» qui ont fait couler tant d’encre ces dernières années. Actuellement, seules huit sociétés (20% du CAC 40) ont fait voter en assemblée générale cette autorisation donnée au conseil d’administration ou au directoire d’émettre des bons en cas d’offre publique non-sollicitée. Par ailleurs, 10% du CAC s’est donné la possibilité de procéder à une augmentation de capital réservée en période d’offre publique.
En deuxième lieu, la société peut bénéficier de la structure de son capital. La moitié des groupes du CAC 40 ont un capital constitué de blocs structurants, que ce soit familial (comme Arcelor Mittal, L’Oréal, LVMH, Peugeot ou PPR), étatique (comme EDF, France Télécom, ou GDF Suez) ou des actionnaires de référence (à l’instar de Crédit Agricole, EADS ou Suez Environnement). Une société peut également créer un socle d’actionnariat stable en renforçant le poids des salariés par le biais d’augmentation de capital réservée. Un quart du CAC 40 a des salariés qui détiennent plus de 5% des droits de vote. Un taux qui dépasse les 10% dans quatre sociétés de l’indice: Air France-KLM, Bouygues, Essilor et Société Générale.
En outre, un tiers du CAC 40 a fait le choix de plafonner les droits de vote d’un actionnaire indépendamment de sa détention en capital. Tandis que la moitié des sociétés de l’indice prévoient dans leurs statuts l’attribution de droit de vote double à certains actionnaires qui détiennent leurs titres depuis au moins deux ans au nominatif. Ensuite, les trois quarts de l’indice appliquent des clauses de changement de contrôle, incluses dans des contrats majeurs de clients ou fournisseurs, dans des contrats de financement, ou encore lors de créations de coentreprises. Enfin, près de la moitié du CAC dépend de juridictions multiples et de droits étrangers, que ce soit par leur siège social à l’étranger ou par l’existence de multicotations. Des éléments qui sont sources de complexités et de coûts supplémentaires pour un éventuel prédateur.
Plus d'articles du même thème
-
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron