Les relations entre les actionnaires d’Orco Property s’embrasent de nouveau

La lutte reprend entre le duo Alchemy-Kingstown et Radovan Vitek. Les deux fonds ont obtenu la suspension de l’augmentation de capital réservée à ce dernier
Olivier Pinaud

La hache de guerre est de nouveau déterrée entre les actionnaires d’Orco Property Group, fondé et toujours présidé par Jean-François Ott. La semaine dernière, les fonds Alchemy Special Opportunities et Kingstown Capital Management, qui détiennent respectivement 10,95% et 12,5% du capital de la société d’immobilier, ont obtenu de la justice luxembourgeoise la suspension de l’augmentation de capital qui avait été décidée le 29 novembre par le conseil d’administration d’Orco Germany, la principale entité du groupe, cotée à la Bourse de Francfort. Sur les 100 millions d’euros prévus, 54 millions étaient réservés à Tandis, le holding de l’homme d’affaires tchèque Radovan Vitek, à la tête de 29,7% du capital d’Orco Property.

La cour du Luxembourg a placé sous séquestre les titres émis et a interdit toute nouvelle opération d’ici au 31 janvier 2014, en attendant une nouvelle audience. Orco Germany a fait appel de la décision.

Selon Alchemy et Kingstown, cette augmentation de capital n’est pas justifiée par la situation financière d’Orco Germany et l’utilisation des fonds ainsi levés restait floue. Sans compter que, si elle avait été entièrement réalisée, l’opération aurait conduit à diluer de 88% à 46% la participation de la maison-mère Orco Property au capital de sa filiale allemande. Les fonds se seraient donc retrouvés indirectement dilués eux aussi alors que, dans le même temps, Radovan Vitek se serait constitué une position de minorité de blocage au capital d’Orco Germany.

Derrière ces nouvelles manœuvres se cache la lutte entre les deux fonds alternatifs et Radovan Vitek. Alchemy et Kingstown s’étaient déjà opposés au printemps dernier à la réorganisation du conseil d’administration d’Orco Property en faveur de Gamala, l’un des véhicules financiers de l’homme d’affaires tchèque, première fortune de son pays. Avec 8 administrateurs sur un total de 15, Radovan Vitek menaçait de prendre le contrôle de la société immobilière en s’épargnant une offre publique, avaient tempêté les deux fonds. Ils avaient obtenu gain de cause. Un compromis entre actionnaires avait été trouvé. La paix n’aura pas duré longtemps.

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