Les majors du pétrole s’engagent dans une course aux investissements

En 2011, le secteur a augmenté de 21% le montant de ses investissements. Objectif : accroître la production et améliorer le retour aux actionnaires
Olivier Pinaud

Des cours du pétrole durablement au-dessus de 100 dollars le baril, forcément, ça aide. Depuis quelques mois, les grands groupes pétroliers se sont lancés dans une nouvelle course aux investissements. La semaine dernière, Exxon Mobil, le numéro un mondial a dévoilé une feuille de route un peu plus ambitieuse: la major américaine compte investir 37 milliards de dollars au cours des sept prochaines années, contre une fourchette de 33 à 37 milliards initialement prévue. Déjà, en 2011, Exxon a dépensé 36,8 milliards de dollars, un record, soit 55% de son cash-flow opérationnel (y compris les cessions d’actifs).

Ce mouvement a été engagé également en Europe. En 2011, le montant des investissements du secteur des groupes pétroliers intégrés a été augmenté en moyenne de 21% alors que le dividende moyen n’a crû que de 4%. En 2012, les trois majors européennes, Royal Dutch Shell, BP et Total ont prévu d’investir en cumulé 78 milliards de dollars, 13 milliards de plus qu’en 2010.

La mue du groupe français est d’ailleurs assez symptomatique. Extrêmement prudent ces dernières années, Total a décidé de porter ses investissements annuels à 23 milliards de dollars en moyenne sur la période 2012-2014, soit 20% à 40% de plus qu’au cours des derniers exercices «La croissance qui en résultera sera relutive avec une génération de cash-flows disponibles après dividendes de 12 milliards de dollars en moyenne», apprécie Natixis, même si, «à court terme, l’équilibre de financement sera plus tendu». Le groupe estime néanmoins le point d’équilibre de son cash-flow à 85 dollars le baril de Brent, ce qui lui laisse une bonne marge.

«Il est évident que sans investissement il n’y a pas de croissance. Les groupes avec les plus forts taux d’augmentation de leur production ont toujours fait mieux que ceux privilégiant le dividende, avec un écart moyen de 12% par an en leur faveur», soulignent les analystes de Barclays Capital. Selon leurs projections, en 2015, le montant cumulé des investissements de production du secteur pourrait être quasiment quatre fois plus élevé qu’en 2000, alors que dans le même temps, dividendes et rachats d’actions auront un peu plus que doublé. Une stratégie qui pourrait permettre de redorer la valorisation des majors, dont le multiple de capitalisation des bénéfices (PE), autour de 8 fois le résultat attendu, est proche de la borne basse de la moyenne des vingt dernières années.

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