
Les holdings de tête de Casino pourraient fusionner

Jean-Charles Naouri, PDG et actionnaire de contrôle de Casino par l’intermédiaire d’une cascade de holdings, étudie le scénario d’une fusion puis d’un retrait de la cote des sociétés Rallye, Foncière Euris et Finatis afin de répondre aux interrogations des investisseurs au sujet de la structure de la dette de cette galaxie, selon une source proche du dossier.
Jean-Charles Naouri est actionnaire de contrôle de Casino par l’intermédiaire d’une cascade de holdings chapeautée par la société non cotée Euris, puis constituée des entreprises listées en Bourse Finatis, Foncière Euris et Rallye, qui regroupe au final 51,7% des actions du distributeur. «Le dirigeant pourrait décider de fusionner Rallye, Foncière Euris et Finatis puis de retirer ce nouvel ensemble de la cote», a indiqué cette source à l’agence Agefi-Dow Jones. Contacté, un porte-parole de la société Casino n’a pas fait de commentaire.
La mise en oeuvre d’une telle opération ne serait pas surprenante. Dans une interview accordée en octobre 2018 au Financial Times, Jean-Charles Naouri avait déclaré avoir «bien entendu» les remarques des investisseurs relatives à la complexité de la structure actionnariale reliant Euris à Casino. «Nous pourrions facilement fusionner toutes les différentes structures», avait alors ajouté le dirigeant, laissant «la porte ouverte» à toute solution susceptible de simplifier l’organigramme.
Une fusion entre Rallye, Foncière Euris et Finatis aurait surtout le mérite de supprimer une partie des liens toxiques existant entre ces entités, toutes lourdement endettées. Casino ne serait plus contraint de verser chaque année un généreux dividende afin de renflouer ses holdings, ce qui réduirait la pression exercée par les marchés à l’heure d’alléger son bilan.
Pour les investisseurs, la lisibilité des résultats de Casino et son potentiel boursier en ressortiraient grandis. A ce jour, l'évolution du cours de Bourse de Casino a un impact direct sur la liquidité de sa maison mère Rallye, dont les lignes de crédit sont garanties par des actions Casino. Cette relation a récemment renforcé la volatilité des titres Rallye et Casino, ciblés également par les vendeurs à découvert.
Mercredi, le cours de Rallye avait touché un nouveau plus bas historique en séance, à 7,47 euros, emporté par de nouvelles inquiétudes sur la structure de la dette de la galaxie Naouri.
La cotation de l’action du groupe de grande distribution Casino a été suspendue à la demande de la société jeudi vers 10h30, à un cours de Bourse de 27,94 euros, alors qu’il chutait de 6,4%. Les échanges sur les titres Rallye, Finatis et Foncière Euris, holding de tête de Casino, n’ont pas été rendus possibles jeudi, la cotation de ces trois actions étant également suspendue.
Suite à ces suspensions, un porte-parole de Casino avait indiqué à l’agence Agefi-Dow Jones que Rallye et Casino procéderaient «ultérieurement» à une communication.
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