Les ETI françaises témoignent de leur esprit de résistance

Selon JPMorgan, les dirigeants des entreprises de taille intermédiaire et de PME tricolores restent optimistes pour 2023.
Lionel Garnier
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Les Perspectives des dirigeants d’entreprises françaises montrent que la confiance et l’optimisme prévalent pour 2023.  -  Fotolia

Ne comptez pas sur les dirigeants d’entreprises françaises de taille intermédiaire et de PME pour baisser les bras face à l’accumulation de difficultés. Selon la deuxième édition de l’enquête annuelle de JPMorgan «France business Leaders Outlook» (Perspectives des dirigeants d’entreprises françaises), la confiance et l’optimisme ont à peine été entamés par les épreuves de 2022. Ils sont 58% à se dire optimistes pour 2023 quant aux perspectives économiques mondiales, 56% à l’échelle nationale (contre 60% en 2022) et 55% pour les échelons locaux et régionaux. Mieux, plus la focale se resserre, plus la confiance est forte, avec trois quarts de dirigeants qui se disent confiants pour les performances de leurs industries (74%) et leurs entreprises respectives (75%).

La philosophie des dirigeants interrogés fin 2022 (soit 254 PDG, directeurs financiers et propriétaires d’entreprises de taille moyenne, réalisant de 20 millions à 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires) est toute nietzschéenne : l’accumulation de crises ces dernières années a contribué à les rendre plus forts. «Les défis auxquels les entreprises de taille moyenne et à croissance rapide ont été confrontés les ont préparées à faire face à une incertitude accrue», convient Olivier Simon, responsable de la banque commerciale de JPMorgan France et Benelux.

Voilà dix ans que la banque américaine a fait de la conquête des entreprises de taille moyenne, notamment en Europe, un de ses axes stratégiques. De quoi lui permettre de revendiquer quelque 10 milliards de dollars de revenus sur ce terrain à l’échelle mondiale. En France, JPMorgan déploie cette ligne de métier depuis 2018.

Pas d’angélisme

Cette dose d’optimisme des entreprises françaises ne rime pas pour autant avec angélisme. S’ils sont 53% à s’attendre à une récession – contre 60% en Allemagne et 70% au Royaume-Uni -, les dirigeants interrogés n’hésiteront à piocher dans la palette d’outils à leur disposition pour faire face à l’inflation. A commencer par l’augmentation des propres prix de leurs entreprises (50%), suivie d’un recours à davantage de process automatisés (34%), d’une priorisation de l’offre vers les produits les plus rentables (31%) ou de la revue des politiques d’achat (31%).

En revanche, pour l’heure, les coupes d’effectifs ne figurent pas parmi les leviers envisagés. 41% prévoient d’augmenter et 31% maintenir leurs effectifs en 2023.

Logique de transition

Conjuguée à l’inflation, cette confiance dans leur capacité à piloter leur entreprise les conduit à anticiper pour 2023 une année de croissance de leurs ventes (68%). Ils sont même six sur dix (61%) à estimer que leurs bénéfices seront également en hausse. Réalisme ou méthode Coué ? La véritable raison est peut-être ailleurs, à chercher dans une volonté de transmission, relève JPMorgan.

La majorité des dirigeants d’entreprise répondant ont «mis en place des plans de transition complets ou partiels» relève l’étude. 36% envisagent un transfert partiel, et même 22% une cession totale. Surtout, ce calendrier de transmission – envisagé pour moitié dans une logique de capitalisme familial - s’accélère puisque deux tiers de ceux qui envisagent une transmission prévoient d’agir d’ici à fin 2024. L’accumulation de crises peut être aussi un terreau fertile pour de nouvelles générations d’entrepreneurs.

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