
Les énergéticiens allemands à la traîne

La rentabilité future des compagnies électriques allemandes risque d'être obérée par leur forte exposition aux sources d’énergie carbonée, affirme le rapport publié le 30 avril 2015 par Carbon Disclosure Project (CDP). Cette organisation non gouvernementale, basée à Londres, a établi un classement des treize plus grands énergéticiens européens, qui prend en compte leur exposition globale aux émissions de CO², la part spécifique de leur production issue du charbon et des énergies renouvelables, ainsi que les contraintes hydriques auxquelles elles font face.
Sur l’ensemble de ces critères, E.ON, EnBW et RWE ressortent respectivement à la neuvième, douzième et treizième place, principalement en raison d’une production d’électricité qui fait encore la part belle au charbon, notamment au lignite encore plus polluant que la houille.
Sur la base d’un prix du carbone de 4,4 euros par tonne sur le marché européen en 2013, l’impact négatif de la contrainte carbone représentait 688 millions d’euros sur l’exercice correspondant pour RWE, soit 10% de son résultat d’exploitation (Ebit) hors éléments non récurrents, contre 7% pour EnBW et 4% pour E.ON. Depuis début 2015, le prix moyen du carbone évoluait autour de 7 euros. En retenant un prix plus incitatif de 18 euros, l’effet négatif sur l’Ebit atteindrait respectivement ... 43%, 28% et 18%.
EDF et GDF Suez arrivent en sixième et huitième position. « Bien que seulement 15% de la production d’EDF soit d’origine fossile, celui-ci ne recueille que la deuxième meilleure note sur son exposition globale au CO² car sa production est réalisée à 95% dans l’Union européenne », explique à L’Agefi James Magness, responsable de la recherche investisseurs au CDP en référence au coût des émissions imposé par le marché carbone européen contrairement à ses concurrents géographiquement plus diversifiés.
Le groupe le plus vertueux est l’espagnol Iberdrola, qui a fortement réduit l’utilisation du charbon et du gaz dans son mix-énergétique au profit de sources renouvelables, suivi de Centrica et de Verbund. L’énergéticien britannique dispose d’une électricité issue du nucléaire et de centrales à gaz à cycle combiné, tandis que 87% de la production de son homologue autrichien est d’origine hydroélectrique.
Plus d'articles du même thème
-
L’augmentation de capital d’Orsted sera assortie d’une forte décote
La levée de fonds de 60 milliards de couronnes lancée par le spécialiste danois des énergies renouvelables sera ouverte du 19 septembre au 2 octobre. -
Worldline nomme un nouveau directeur financier pour accompagner sa transformation
En provenance d'Alstom, Srikanth Seshadri remplace Gregory Lambertie à la direction financière du spécialiste des paiements. -
Airbus, Thales et Leonardo explorent un rapprochement dans le secteur des satellites
L'accord entre les trois groupes aéronautiques européens pourrait aboutir d'ici à la fin de l'année, précise le PDG d'Airbus Defence and Space dans une interview au "Corriere della Serra" dimanche. Un tel mariage créerait un acteur pesant plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- Armani pourrait se vendre à un groupe français
Contenu de nos partenaires
-
Tribune libre
Pétition Duplomb : quand une partie de l’opinion dicte son récit à l’agriculture
Ce qui s’ouvre devant le monde agricole est un changement de paradigme : la nécessité d’écrire un récit qui dépasse les clivages et redonne sens à son rôle dans la société -
Mauvais calcul
Entre le Cambodge et la Thaïlande, une amitié qui tourne mal et entraîne les deux pays au bord du chaos
Malgré le cessez-le-feu conclu le 28 juillet, la situation reste tendue entre les deux voisins dont la situation intérieure a été utilisée afin de nourrir leur différend frontalier -
Chips
En France, les producteurs assistent à l'éclatement de la « bulle des patates »
On a planté des pommes de terre à tour de bras. Trop ? Près de 20 % de la production française ne trouve pas preneur dans l'agro-industrie cette année