Les émetteurs européens arbitrent leur dette obligataire

Signe de leur puissance sur le marché, les corporates multiplient les opérations de rachat ou d’échange de souches existantes, notamment en France.
Xavier Diaz

Le marché du crédit corporate en euros pourrait égaler voire dépasser en 2014 son précédent record d’émissions de 2009. «L’environnement de marché est resté porteur, entre taux sans risque proches de zéro et poursuite du resserrement des spreads», justifie Benoît Duret, responsable origination obligataire chez RBS à Paris. Profitant de ces conditions de financement exceptionnelles les émetteurs ont multiplié les opérations d’échange ou de rachat d’obligations pour optimiser leurs bilans.

Depuis septembre, 20% du volume émis par des corporate français est lié à ce type de transaction. Un secteur a été particulièrement actif ces dernières semaines, celui des foncières avec Unibail-Rodamco, Klépierre, Mercialys et plus récemment Société Foncières Lyonnaise (SFL). L’offre d’Unibail-Rodamco a porté sur cinq souches arrivant à échéance entre 2016 et 2019 avec des coupons allant de 2,25% à 4,625%. Le numéro un européen du secteur a parallèlement émis une obligation à 8 ans de 750 millions d’euros avec un coupon de 1,375%. Mercialys a pu racheter 170 millions des 650 millions d’euros d’obligations 2019 existantes et émettre une nouvelle souche de 550 millions de plus de 8 ans de maturité avec un coupon de 1,787% et un spread de seulement 98 points de base. La durée moyenne de la dette obligataire est ainsi passée de 4,3 à 6,5 années.

Ces opérations n’ont pas été l’apanage du seul secteur immobilier. Outre Orange et Veolia, GDF Suez vient de lancer sa deuxième opération de rachat de dette cette année, portant sur quatre souches s’étalant entre 2017 et 2023.

«Les opérations se font désormais sur des périmètres obligataires beaucoup plus larges que par le passé car les investisseurs sont habitués à ce type de transactions», note Benoît Duret. Hors de France, deux deals témoignent particulièrement de l’intérêt des émetteurs et de la bonne réception par le marché pour ce type de transactions. L’opérateur télécoms néerlandais KPN a ainsi pu viser neuf souches pour un total de 8 milliards d’euros et un montant de remboursement de 1,4 milliard. L’électricien Enel a remboursé 761,7 millions d’euros sur cinq souches portant sur un stock de 5,75 milliards.

Ces deux opérations de rachat partiel de dette ont été réalisées sans émission obligataire concomitante. «Bénéficiant d’importantes liquidités, ces deux émetteurs ont préféré racheter une partie de leur dette plutôt que de placer leur cash à des taux d’intérêt proches de zéro», explique l’expert de RBS.

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