Les doutes s’accroissent sur le respect des objectifs financiers de Siemens

Le conglomérat allemand, qui vise un milliard d’euros d’économies d’ici à 2017, va supprimer 4.500 postes supplémentaires à l'échelle mondiale.
Yves-Marc Le Réour

Les difficultés persistantes de Siemens dans sa branche énergie, qui représente près de 40% de son activité, contraignent le conglomérat allemand à accélérer ses réductions d’effectifs. Après avoir fait état de 7.400 suppressions de postes en février dernier, il a annoncé jeudi 4.500 suppressions supplémentaires, sans préciser quels pays seraient concernés. Le groupe emploie à l’échelle mondiale environ 340.000 salariés, plus du tiers d’entre eux étant basés outre-Rhin.

Les dépenses de personnel doivent contribuer pour 60% à la baisse des coûts d’exploitation sur trois ans. Si le groupe vise un milliard d’euros d’économies d’ici à 2017, environ 80% de ce montant devrait être réalisé l’an prochain, ce qui renforce l’incertitude sur le respect de cet objectif. Les efforts de rationalisation trouvant leurs limites, le président du directoire Joe Kaeser a indiqué que Siemens «conservera des activités non performantes générant 15 milliards de chiffre d’affaires».

Entre janvier et mars 2015, deuxième trimestre de son exercice décalé, les activités de Siemens dans l’énergie (équipements pour le secteur gazier, électrique et éolien) ont pesé sur son besoin en fonds de roulement. Le cash-flow libre, également pénalisé par des effets négatifs liés au règlement d’opérations de couverture, est ainsi ressorti négatif de 241 millions d’euros, alors qu’il avait généré un flux de trésorerie positif de 1,4 milliard un an plus tôt. D’un trimestre sur l’autre, le déficit de financement de ses fonds de retraite s’est accru de 1,4 milliard à 11 milliards d’euros suite aux hypothèses plus prudentes retenues sur le taux d’actualisation.

Le groupe a d’autre part enregistré un repli inattendu de 13% du bénéfice de sa division entreprise numérique, spécialisée dans l’informatique industrielle et l’automatisation des usines. «Même si l’entreprise a maintenu sa prévision annuelle, on voit mal comment elle va réussir à atteindre cette marge comprise entre 10% et 11%» pour l’ensemble de ses activités industrielles, en conclut le bureau d’analyse de Barclays.

Sur le trimestre écoulé, cette rentabilité a été ramenée à 9%, contre 10,3% il y a un an, un niveau bien inférieur à la marge de 14,6% de General Electric ou à celle de 13,5% affichée par ABB à fin mars 2015.

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