Les créanciers d’OGX prennent le contrôle de la compagnie pétrolière

La société brésilienne, propriété du magnat déchu Eike Batista, avait émis 3,8 milliards de dollars d’obligations sur les marchés internationaux
Alexandre Garabedian

Eike Batista, le milliardaire brésilien dont la chute aura été aussi rapide que l’ascension, a trouvé un accord avec ses créanciers. Oleo & Gas Participaçoes (OGX), sa société d’exploration pétrolière, va passer sous le contrôle des porteurs d’obligations, selon un communiqué de l’émetteur. Celui-ci s’était placé il y a deux mois sous la protection de la loi sur les faillites.

OGX et sa société sœur OSX, qui lui fournit des équipements, ont accumulé l’équivalent de 5,8 milliards de dollars de dette pour financer leur expansion. Une filiale autrichienne a en particulier émis en mai 2011 et en mars 2012 deux obligations en dollars, la première d’un montant de 2,56 milliards arrivant à maturité en 2018, la seconde de 1,06 milliard et d’échéance avril 2022. De grands institutionnels, comme BlackRock et Pimco, avaient à l’époque acheté ces titres, alléchés par la promesse d’énormes réserves dans les champs exploités par OGX.

C’était avant que la société ne reconnaisse que les perspectives de production ne seraient jamais au rendez-vous. En 2013, les deux lignes obligataires ont perdu plus de 90% de leur valeur et traitaient cette semaine autour de 8,5% du pair. Et même si la déconfiture de l’empire Batista constitue un cas très particulier, on ne peut s’empêcher de la rapprocher de la trajectoire du Brésil auprès des investisseurs étrangers ces dernières années: une destination privilégiée dont l’étoile a franchement pâli depuis un an.

Craignant de perdre l’intégralité de leur mise en cas de faillite de la société, les créanciers font donc le pari qu’OGX pourra poursuivre ses activités. Les porteurs des deux lignes obligataires ont accepté d’investir de 200 à 215 millions de dollars sous forme de DIP (debtor-in-possession), un type de financement garanti utilisé dans ces procédures. Conseillés par Rothschild, ils se retrouveront avec 65% du capital. Une fois l’ensemble des créances converties en fonds propres, les actionnaires actuels se retrouveront avec moins de 10% du capital. Le plan doit encore être approuvé par la justice brésilienne et par OSX, dont l’activité dépend de celle d’OGX.

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