Les banquiers de Pescanova sont sous pression

Le nouveau patron du groupe espagnol donne quinze jours à ses créanciers pour accepter un haircut de 80% sous peine de liquider l’entreprise
Xavier DIAZ

Le temps presse pour le groupe industriel de produits de la pêche Pescanova. Aux commandes de l’entreprise depuis trois mois, Juan Manuel Urgoiti a lancé un avertissement sous forme d’ultimatum à ses banques créancières. «Pescanova sera liquidé si elles n’acceptent pas une annulation de leur dette à hauteur de 80% dans les quinze jours», a-t-il déclaré dans une interview au quotidien El Economista.

Le groupe espagnol s’est déclaré en cessation de paiement en avril dernier après la découverte d’irrégularités dans les comptes de l’entreprise. Un audit de Deloitte a permis de mettre au jour une dette nette de 3,3 milliards d’euros, deux fois plus importante que celle publiée à la fin du troisième trimestre 2012. D’anciens dirigeants sont sous le coup d’enquêtes judiciaires et administratives. Depuis, l’entreprise cherche un accord de restructuration. Début décembre, son conseil d’administration a accepté l’offre d’un groupe d’actionnaires menée par le brasseur catalan Damm, le fonds Luxembourgeois Luxempart, KKR et Ergon Capital Patners, une filiale de Groupe Bruxelles Lambert face aux propositions concurrentes de Centerbridge, York Capital et BlueCrest. Certains actionnaires minoritaires contestent ce choix. Le consortium injectera 250 millions d’euros d’argent frais pour sauver l’industriel contre 50% du capital. De leur côté, les banques (dont Bankia), qui n’auraient que 49% du capital au terme de la restructuration, selon El Economista, pourraient avoir intérêt à s’appuyer sur des fonds d’investissement. Mais Juan Manuel Urgoiti a d’autres fers au feu : il doit éviter que la filiale chilienne, également en redressement judiciaire, ne soit vendue par le juge en charge de la procédure. Cette structure procure 30% de l’excédent brut d’exploitation de Pescanova.

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