
Les actionnaires scrutent les conditions de performance des stock-options

La rémunération des dirigeants ne doit pas se limiter au seul vote du «say on pay». Pernod Ricard vient d’en faire les frais. Ses actionnaires ont rejeté la semaine dernière le plan d’attribution de stock-options. La résolution n’a réussi à passer le seuil des deux tiers, obtenant seulement 63,97% des suffrages, alors qu’en 2012 les stock-options avaient été votées à plus de 95%.
Un véritable désaveu, puisqu’avec «seulement 13,14% du capital, la famille Ricard représente 25% des voix participantes à l’AG», relève Proxinvest. Une claque aussi pour le directeur général de Pernod Ricard, Pierre Pringuet, qui préside également l’Afep. Pourtant, le code Afep-Medef a été parfaitement respecté.
«Ce n’est pas le principe d’attribution qui a été rejeté mais un changement d’ordre technique concernant les critères de performance» a expliqué la présidente du conseil d’administration, Danièle Ricard. Un seul critère était fixé, l’évolution de la performance globale (TSR) du titre Pernod Ricard par rapport à celle du sous-indice Food & Beverage de l’Eurostoxx 600. Si l’évolution de Pernod Ricard sur 3 ans (novembre 2013-novembre 2016) est supérieure d’au moins 10 points à l’indice, 100% des options sont dues. A contrario, si la performance est inférieure de 15 points ou plus à l’indice, rien n’est dû. Entre ces deux bornes, une partie des options sera attribuée, quand bien même Pernod Ricard sous-performerait. Ce que n’ont pas validé les actionnaires.
Pour Proxinvest, qui recommandait comme ISS de ne pas approuver cette résolution, «ces attributions de stock-options aux dirigeants doivent devenir caduques en cas de sous-performance par rapport aux concurrents». Or, si le code Afep-Medef exige des conditions de performance, il «a malencontreusement oublié de préciser que ces conditions de performance doivent être exigeantes et ne pas rémunérer les situations de sous-performance», ajoute le proxy. Pour sa part, l’AFG n’avait pas soulevé de réserve sur cette résolution. L’an dernier, les attributions de stock-options dans le Next 80 n’avaient obtenu que 79% des suffrages, selon L’Hebdo des AG.
«Notre devoir est d’entendre nos actionnaires, a assuré Danièle Ricard. Le conseil d’administration [...] étudiera de nouveaux critères de performance pour nos futurs plans de stock-options ». En revanche, les trois résolutions sur le «say on pay» ont été plébiscitées avec des taux d’approbation entre 97,85% et 99,57%.
Plus d'articles du même thème
-
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron