L’entrée d’Etihad Airways au capital d’Alitalia est engagée sur de bons rails

Les conditions fixées par le groupe émirati devraient bientôt être acceptées par le conseil d’administration et les actionnaires d’Alitalia
Yves-Marc Le Réour

Si rien n’est encore signé, les discussions sur l’entrée d’Etihad Airways au capital d’Alitalia ont fait un grand pas en avant ce week-end. Le transporteur émirati a en effet annoncé qu’il avait défini les conditions d’un investissement dans la compagnie transalpine déficitaire et qu’il souhaitait mener cette transaction à bien, afin d’étendre sa présence en Europe.

Etihad étudie depuis près de six mois la possibilité d’entrer au capital d’Alitalia, mais la perspective d’une sévère baisse des effectifs conjuguée à une dette d’au moins 800 millions d’euros chez Alitalia sont des points sur lesquels les négociations avaient jusqu’à présent buté.

Depuis l’augmentation de capital de 300 millions d’euros réalisée fin 2013, les trois plus gros actionnaires d’Alitalia sont Intesa Sanpaolo (20,6%), la Poste italienne (19,5%) et Unicredit (13%). «Une fois que le conseil d’administration et les actionnaires d’Alitalia auront confirmé qu’ils acceptent ces conditions, les compagnies aériennes procèderont à la documentation finale afin de réaliser la transaction projetée, en conformité avec les exigences réglementaires de l’Union européenne», ont déclaré les deux transporteurs dans un communiqué commun, sans donner de détails sur ces conditions.

Dans une interview à la RAI, le ministre italien des Transports Maurizio Lupi a indiqué qu’Etihad serait prêt à investir «environ 600 millions d’euros». Ce montant serait plus important que celui de 500 millions d’euros évoqué par certaines sources en échange d’une participation de 49% dans Alitalia. Un arrangement aurait également été passé pour les suppressions d’emplois qui concerneraient entre 2.800 et 2.900 postes, dont une partie ferait l’objet d’un plan social couvert par l’Etat. Maurizio Lupi a salué une opération stratégique qui allait contribuer à relancer l’aéroport international de Rome Fiumicino et celui de Malpensa à Milan.

«Nous nous réjouissons par avance de la conclusion réussie de cette transaction envisagée avec Alitalia», a déclaré le directeur général d’Etihad James Hogan, renforçant ainsi la probabilité d’un prochain accord. Déjà présente au capital d’Air Berlin, d’Aer Lingus ou d’Air Serbia en Europe, la compagnie émiratie cherche à augmenter le flux de ses passagers en direction d’Abou Dhabi pour contrer plus efficacement ses deux plus proches concurrentes Qatar Airways et Emirates.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...