«L’entrée de la Caisse des dépôts au capital d’Alternativa aurait un sens»

Pierre Lasserre, président d’Alternativa, revient pour L’Agefi sur la place de cette Bourse dédiée aux PME dans l'écosystème actuel
Bruno de Roulhac

L’Agefi : Que vous inspire le rapport Giami Rameix sur le financement des PME par le marché ?

Pierre Lasserre : Nous nous inscrivons parfaitement dans les ambitions de ce rapport, bien que l’expérience d’Alternativa, qui s’adresse aux PME quand les conclusions du rapport concernent plutôt les ETI, n’ait pas été évoquée. Nous l’anticipons même avec nos concepts de «formation lente du prix» et d’«augmentation de capital au fil de l’eau». Alternative à la cotation en continu d’Alternext ou du marché libre, notre système propose un fixing mensuel, sur la base du carnet d’ordres établi les deux jours précédents, et suivi d’une période de deux jours pour passer les ordres sur la base de ce prix d’équilibre. Notre plate-forme est en outre très compétitive. Pour moins de 20.000 euros, une PME peut avoir accès au marché, y compris les frais d’évaluation par un analyste indépendant. En revanche, nous manquons de visibilité. Dans le cadre du rapport Giami Rameix, l’entrée de la Caisse des dépôts à notre capital aurait un sens pour elle comme pour nous.

Quelles entreprises visez-vous ?

Nous nous adressons à des sociétés de 250.000 euros à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, offrant un vrai projet de développement, et voulant lever de 200.000 à 2,5 millions d’euros. Près d’une trentaine de sociétés sont cotées aujourd’hui, contre neuf en 2009, avec seulement trois échecs en cinq ans. En 2011, la levée de fonds moyenne était de 500.000 euros, soit 10 à 15% de la capitalisation. Beaucoup de chefs d’entreprises se tournent vers le capital développement ou investissement, mais, refusant souvent les contraintes qu’imposent les fonds, ils sonnent aussi à notre porte. Toutefois, notre comité d’admission n’accepte que 10% des candidats.

Qui investit ?

Nos 1.300 investisseurs sont à 70% des particuliers en direct, qui profitent des dispositifs ISF-Tepa et IR-Madelin, et à 30% des réseaux ou des sociétés de gestion.

Quelle garantie leur offrez-vous ?

Une simplicité d’investissement, des frais limités à une commission de courtage lors de l’investissement, et surtout, un marché secondaire. En outre, nous avons récemment soumis à l’AMF de nouvelles règles, proposant deux compartiments. L’un, temporaire, permettant une sortie rapide de la cotation. L’autre, durable, avec un seuil de retrait qui pourrait être inférieur à celui en cours sur un marché réglementé.

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