
L’effervescence règne dans le secteur des jeux en ligne outre-Manche
La consolidation de l’industrie des jeux en ligne semble loin d’être terminée. Le canadien Amaya Gaming avait à l’été 2014 donné le signal de cette nouvelle course à la taille, en prenant le contrôle pour l’équivalent de 4,9 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) du britannique Rational Group, propriétaire des jeux PokerStars et Full Tilt Poker. C’est désormais Bwin.Party Digital Entertainment qui devrait passer aux mains d’un de ses rivaux.
Issu de la fusion en 2011 du groupe de paris sportifs Bwin et du site de poker en ligne PartyGaming, le groupe britannique avait annoncé être en discussions avec plusieurs prétendants après s’être mis en vente à l’automne dernier.
Vendredi, GVC Holdings a annoncé avoir soumis une offre sur Bwin.Party, sans en dévoiler les termes, afin d’accroître sa part de marché dans les paris en ligne. Il a précisé que l’opération se ferait sous la forme d’une acquisition inversée (reverse takeover), compte tenu de la taille respective des deux sociétés (voir tableau de valorisation ci-joint). GVC s’était allié en 2013 à William Hill, le plus important bookmaker britannique, pour racheter Sportingbet.
Hier, un autre concurrent, 888 Holdings, lui-même approché en début d’année par William Hill, a annoncé avoir lancé une OPA en numéraire et en titres sur Bwin.Party, en mettant en avant «l’intérêt industriel et financier significatif» d’une telle transaction. 888 Holdings a souligné que des actionnaires représentant 59% environ de son capital se sont engagés de manière irrévocable à voter en faveur de cette opération.
De son côté, Bwin.Party a simplement déclaré que son conseil d’administration était en train de mener «une analyse approfondie des différentes propositions reçues». Son cours de Bourse a terminé la séance sur un gain de 8,6% à 108 pence. «Tous les yeux vont se tourner vers d’autres candidats potentiels tels qu’Amaya pour voir s’ils vont entrer en lice en vue de racheter Bwin.Party», commente Gavin Kelleher, analyste chez Goodbody à Dublin.
Le secteur des jeux en ligne devrait poursuivre sa forte croissance pour atteindre 42 milliards de dollars à l’horizon 2018, alors qu’il pesait à l’échelle mondiale environ 30 milliards de dollars l’an dernier, le segment du poker en ligne représentant à lui seul 4 milliards. Mais l’alourdissement de la fiscalité sur certains de ses marchés les plus importants favorise l’accélération du mouvement de concentration entre ses acteurs.
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