
L’échec du rachat du FT ne remet pas en cause les ambitions de croissance d’Axel Springer
Trop cher. Mathias Doepfner, le directeur général d’Axel Springer, a reconnu hier que les 1,3 milliard de dollars proposés par le japonais Nikkei pour s’emparer du Financial Times avaient eu raison de son envie. «Nous aurions très volontiers racheté le FT, qui aurait été adapté à notre stratégie de développement numérique à l’international. Mais le prix s’est révélé trop élevé pour nous et nous avons pris la décision de ne pas sauter le pas», a expliqué Mathias Doepfner lors de la conférence de présentation des résultats semestriels du groupe de médias allemand. Axel Springer aurait perdu pour seulement 110 millions de dollars face à Nikkei.
Ce deuxième échec de taille, après la tentative avortée sur le britannique Daily Telegraph au milieu des années 2000, dont le prix dépassait les 600 millions de livres, confirme la discipline financière d’Axel Springer, liée notamment à sa structure capitalistique. Le groupe, qui a actuellement le statut de société européenne, est contrôlé par Friede Springer, la veuve du fondateur. Cette dernière entend transformer le statut légal du groupe en commandite par actions (KGaA, Kommandit-gesellschaft auf Aktien), ce qui lui permettrait de conserver le contrôle même si sa participation passait sous la barre des 50%, contre environ 57% actuellement. Une structure qui complique toute grande opération nécessitant un financement en titres, à l’image de celle récemment évoquée avec ProSiebensat1.
Cette histoire explique la prudence du groupe en matière d’acquisition. Axel Springer a toujours privilégié les opérations de plus petite taille, notamment pour accroître sa présence dans le numérique. Avec un certain succès. Lancée en avril, la version européenne de Politico, dont Axel Springer détient 50% du capital, a recensé un million de visiteurs uniques en juillet.
A la fin du premier semestre 2015, les activités numériques représentaient 62,5% des 1,57 milliard d’euros de chiffre d’affaires total du groupe, contre 54,4% un an auparavant. Elles assurent à elles seules les trois quarts de l’Ebitda semestriel de l’éditeur. Mathias Doepfner a donc bien l’intention de poursuivre dans cette voie. «Il y a beaucoup d’entreprises très intéressantes», a indiqué le directeur général, et probablement moins chère que le FT.
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