
Le scandale OW Bunker repose la question de la qualité des processus d’IPO
Le scandale OW Bunker qui secoue la Bourse de Copenhague ne va pas contribuer à rétablir la confiance sur le marché européen des IPO. Mis en Bourse en mars 2014, le fournisseur de carburants pour les groupes de transport maritime s’est placé la semaine dernière sous la protection de la justice danoise après avoir découvert une fraude dans sa filiale singapourienne. Le préjudice est estimé à 125 millions de dollars. La police danoise enquête sur l’origine de la fraude.
Cette procédure judiciaire était inévitable. Onze des treize banques du syndicat qui avait accordé un financement de 700 millions de dollars fin 2013 à OW Bunker se sont désolidarisées après l’annonce de cette fraude. Natixis, Crédit Agricole et la Société Générale faisaient partie du syndicat. Seules Danske Bank et Nordea ont confirmé leur soutien au groupe.
C’est «un poison pour la Bourse», a reconnu Carsten Borring, le responsable des marchés de capitaux chez Nasdaq OMX qui gère la Bourse de Copenhague. «La Bourse repose sur la confiance. Et une affaire comme celle-ci n’aide pas les nouvelles sociétés dans leur dialogue avec les investisseurs», poursuit le dirigeant. Même choc chez Altor Equity Partners, l’actionnaire de référence d’OW Bunker qui a amené la société en Bourse. «Les conséquences sur les salariés, les actionnaires et les clients sont terribles», a indiqué le fonds dans un communiqué.
Si OW Bunker constitue un cas extrême, cet incident huit mois seulement après la cotation repose la question de la fiabilité des audits financiers et juridiques menés lors de ces opérations. En Espagne, cette année, les avertissements sur résultats lancés par eDreams Odigeo et Applus quelques semaines seulement après leurs premières cotations avaient également jeté un froid. OW Bunker avait lui-même émis deux profit warnings après sa cotation.
L’IPO d’OW Bunker est la deuxième plus importante au Danemark depuis 2010. Elle était dirigée par trois banques : Morgan Stanley, Nordea et Carnegie, cette dernière appartenant aussi au fonds Altor. Kromann Reumert et White & Case conseillaient l’émetteur pour la partie juridique.
«Nous pensons fortement avoir mené une procédure approfondie et correcte», a indiqué Nordea. Carnegie s’est dit «spectatrice de la situation comme tout le monde». Nasdaq OMX a indiqué avoir l’intention de demander des réponses à certaines questions aux différents protagonistes.
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