
Le rapport intégré s’adresse d’abord à l’investisseur

L’Institut français des administrateurs (IFA) a présenté récemment les travaux de son groupe de travail sur le reporting intégré. Une pratique qui s’installe progressivement en France. Le reporting intégré vient répondre à un besoin des investisseurs : savoir où va l’entreprise.
Bien que l’information réglementée se soit enrichie au cours des années, elle reste avant tout financière et rétrospective. Des éléments nécessaires mais non suffisants. Le reporting intégré ne vient pas ajouter des informations, mais les relie pour donner plus de sens et de cohérence afin d’expliquer la stratégie de l’entreprise.
Pour l’IFA, cette approche comporte deux facettes, le «reporting intégré», permettant à l’entreprise de mieux communiquer sur sa stratégie de création de valeur, et la «réflexion intégrée», qui précède cette communication. «Les entreprises ont encore trop souvent du mal à exprimer leur vision de création de valeur à long terme pour l’actionnaire, constate Jean-Florent Rérolle, associé KPMG Corporate Finance et rapporteur du groupe de travail de l’IFA. Le rôle des administrateurs est central puisque le conseil a pour mission de définir la stratégie de l’entreprise».
Formaliser la vision stratégique
Un exercice bénéfique et fédérateur pour l’entreprise, qui se voit contrainte de formaliser sa vision stratégique et de dialoguer en interne ainsi qu’avec ses actionnaires. «Le rapport intégré pourrait aussi s’appeler ‘rapport stratégique du conseil’, une sorte de déclaration de politique générale, à l’instar du ‘strategic report’, obligatoire pour les sociétés britanniques cotées, ajoute Jean-Florent Rérolle. Ce rapport donne l’occasion aux entreprises de réaliser un consensus autour d’une vision à long terme pour améliorer la valeur de l’entreprise. C’est encore rare aujourd’hui».
Le cadre de référence proposé par l’IIRC ne doit pas devenir une norme, précise l’IFA, militant pour une approche souple et invitant à un rapport pertinent et court sans être promotionnel. Actuellement, «la majorité des rapports intégrés sont largement inspirés des rapports de développement durable, poursuit Jean-Florent Rérolle. Ils doivent se recentrer sur ce qui compte pour les investisseurs, soit les avantages concurrentiels de la société, les risques et les moyens de s’en prémunir, les ressources de l’entreprise… Tous les éléments clés créateurs de valeur». Quant à la dimension RSE, elle doit être traitée du point de vue de la valeur actionnariale.
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