Le ralentissement en Chine pousse Pernod Ricard à réduire ses objectifs

Le groupe de spiritueux table sur une croissance interne de son résultat opérationnel courant de 1 à 3% contre 4 à 5% auparavant
Bruno de Roulhac

Rattrapé par le freinage des marchés émergents – principalement chinois – plus fort que la reprise des marchés occidentaux, Pernod Ricard a été contraint de réviser à la baisse ses objectifs pour l’exercice clos fin juin. Le groupe de spiritueux table désormais sur une croissance interne de 1 à 3% de son résultat opérationnel courant, contre une fourchette de 4 à 5% annoncée fin octobre et pour un consensus à 3,5%. Cet avertissement était déjà intégré par les analystes après les très mauvais chiffres de Rémy Cointreau et de Diageo en Chine.

Le groupe reste confiant dans le potentiel à moyen et long terme de ce pays, notamment avec l’élargissement du marché du super premium au premium, mais n’anticipe pas d’amélioration avant la fin de l’exercice. Sur le premier semestre, les ventes ont reculé de 18% en Chine, après une progression de +18% un an plus tôt. Avec 12 à 13% du chiffre d’affaires du groupe et un peu plus du résultat opérationnel courant, la Chine est le deuxième marché de Pernod Ricard derrière les Etats-Unis.

Pour autant, le groupe a dévoilé des résultats semestriels en ligne avec les attentes du marché, toujours très affectés par l’effet changes. En organique, le chiffre d’affaires est resté stable (-7% en données publiées) et progresse même de 2% au deuxième trimestre, tandis que le résultat opérationnel courant progresse de 2% (-7% en publiées) et le résultat net courant de 6% (-3% en publiées). Ce dernier bénéficie notamment d’une forte baisse des frais financiers, avec un coût de la dette tombé de 5,4% à 4,6% en un an, et qui devrait se maintenir à ce niveau sur l’ensemble de l’exercice.

Parallèlement, Pernod Ricard lance «Allegro», un projet d’amélioration de l’efficacité opérationnelle, qui devra permettre de générer 150 millions d’euros d’économies récurrentes à horizon trois ans. Les efforts toucheront principalement les frais généraux et seront partiellement réinvestis dans le développement des marques. Pour l’heure, «ce n’est pas un plan mais un projet, précise Pierre Pringuet, directeur général délégué de Pernod Ricard. Deux cents personnes, dans tous les métiers du groupe, travaillent sur ce projet qui doit nous permettre de revenir au modèle originel de la décentralisation, avec trois maîtres-mots: simplification, priorisation et mutualisation». Le groupe détaillera ce plan l’été prochain lors de la publication de ses résultats annuels.

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