Le prochain retrait de la cote d’APRR ouvre une nouvelle voie financière à Eiffage

Le montée à 100% au capital de sa filiale autoroutière permettra un financement à moindre coût et un accroissement des dividendes
Olivier Pinaud

Une barrière importante vient de se lever pour Eiffage. Après deux années et demie de procédure devant les tribunaux, Eiffarie, la filiale commune du groupe avec le fonds Macquarie, va enfin pouvoir prendre le contrôle total des Autoroutes Paris Rhin Rhône. Eiffarie avait bien dépassé depuis juin 2010 le seuil des 95% du capital mais l’opposition de plusieurs actionnaires minoritaires, dont le conseil général de Saône-et-Loire présidé à l’époque par Arnaud Montebourg, a bloqué l’opération de retrait obligatoire de la cote. La semaine dernière, la cour d’appel a donné raison à Eiffarie.

Une procédure de retrait obligataire pourra ainsi être lancée d’ici à la fin de l’année, ou sinon début 2013, sur le 1,07% du capital encore en circulation, au prix de 42,63 euros par action, soit le montant de l’offre initiale (55 euros) diminué des dividendes payés depuis 2010. Le coût estimé de 52 millions d’euros avait été anticipé par les actionnaires d’Eiffarie. Il sera de toute façon largement compensé par les bénéfices financiers de l’opération.

La montée à 100% du capital permettra en effet une simplification de la structure avec une fusion entre Eiffarie et sa filiale APRR. Résultat, Eiffarie qui ne pouvait initialement se financer que sur le marché obligataire high yield avec un refinancement bancaire pourra désormais s’appuyer sur la notation d’APRR (BBB- chez S&P).

Eiffarie a souscrit en février un crédit bancaire de 2,8 milliards d’euros, à cinq ans, avec une marge de 300 points de base sur l’Euribor, avec des clauses d’augmentation de 50 pb supplémentaires en février 2015 et en février 2016. En face, le spread des obligations APRR 2019 est inférieur, à 150 pb. Or, les analystes de HSBC calculent que 10 pb gagnés sur la marge permettront d’économiser chaque année 2,8 millions d’euros de charges financières.

Le nouvel Eiffarie devrait ainsi retrouver une marge de manœuvre pour accroître sa redistribution de dividende à ses actionnaires. La simplification de la structure, suivie d’un refinancement de la dette, permettrait de doubler la capacité de distribution de la structure, avec 1,4 milliard d’euros cumulés entre 2012 et 2017, estime Exane BNP Paribas. Selon le courtier, l’impact positif sur le cours de l’action Eiffage pourrait ainsi atteindre 3,6 euros.

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