
Le président de Sanofi assure que le « vaccin sera un bien commun »

Sanofi tente d’éteindre la polémique créée par les déclarations de son directeur général sur le fait que les Etats-Unis seraient prioritaires si le laboratoire pharmaceutique venait à trouver un vaccin contre le Covid-19. « Nous n’avons jamais évoqué qu’il y aurait une préférence pour les Américains », assure Serge Weinberg, le président de Sanofi, dans une interview à l’Opinion publiée jeudi après-midi.
« Nous avons dit que ce vaccin sera un bien commun. Il n’est pas question dans une situation comme celle-ci de pouvoir priver qui que ce soit d’un produit de cette nature », poursuit Serge Weinberg, tout en rappelant qu’« il faut que les autorisations réglementaires soient données à la bonne vitesse pour qu’il soit accessible partout ». Une façon de souligner que les Etats-Unis ont pris de l’avance sur l’Europe.
« Il y a un accord concernant nos usines aux Etats-Unis pour fabriquer des vaccins pour les Américains. Nous avons reçu des financements pour cela, liés à nos capacités de production aux Etats-Unis. Ceci ne joue pas pour l’ensemble de nos capacités de fabrication dans le monde, et notamment en France, qui sont plus importantes qu’ailleurs », poursuit le dirigeant du laboratoire pharmaceutique.
Sanofi a conclu en février 2020 un accord avec la Barda (Biomedical Advanced Research and Development Authority, l’autorité pour la recherche-développement avancée dans le domaine biomédical), qui relève de l’Office chargé des préparatifs et réponses aux situations d’urgence en santé publique du ministère américain de la Santé, afin de bénéficier de son soutien financier pour développer un vaccin-candidat potentiel.
« En général, produire un vaccin prend dix ans. Cette fois, en raison de l’urgence, on recherche, on fait des tests et simultanément, avant même la fin des tests, nous commençons à fabriquer. Il faut donc aller beaucoup plus vite sur le plan réglementaire. Par ailleurs, il faut que les gouvernements puissent précommander, ce sont des appels d’offres publics. C’est ça le sujet. Le gouvernement américain a précommandé, en nous fournissant des moyens financiers, ce qui n’est pas le cas des gouvernements européens. C’est une différence de méthode », explique le président de Sanofi.
Le 4 mai, la Commission européenne a récolté 7,4 milliards d’euros de promesses d’aide lors de la conférence des donateurs organisée dans le cadre de la Réponse mondiale au coronavirus. Elle s'était engagé à apporter une contribution de 1,4 milliard d’euros. La France doit mobiliser 500 millions.
Réunion à l’Elysée la semaine prochaine
« L’Europe travaille à ce sujet, nous avons de très bonnes relations aujourd’hui avec les gouvernements européens et avec l’Europe. On se met en ordre de marche pour fournir tout le monde au même moment, sous réserve que le vaccin soit validé par les autorités européennes, et les commandes passées », assure Serge Weinberg.
Un peu plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron s'était « ému » des déclarations de Paul Hudson, le directeur général de Sanofi. « Ces propos ont ému tous ceux qui travaillent à cela, à commencer par le président », a déclaré une source à l’Elysée. Une rencontre entre représentants du groupe pharmaceutique français et de l’Etat aura lieu la semaine prochaine à l’Elysée « pour essayer d’aller au-delà et de travailler ensemble », a-t-elle ajouté.
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