Le PDG d’Altran s’appuie sur le premier trimestre pour légitimer son maintien à la présidence

Alors qu’Apax se plaint des performances et veut changer de PDG, le chiffre d’affaires de la société a progressé de 10,3% au premier trimestre
Olivier Pinaud

Rarement un chiffre d’affaires trimestriel aura été autant stratégique pour Altran. Publiées cinq jours seulement après l’annonce de la volonté d’Apax, le premier actionnaire du groupe, de changer la tête de la société de conseil, les ventes du premier trimestre pouvaient en effet constituer un bon soutien pour le PDG Yves de Chaisemartin. Une occasion que le dirigeant n’a d’ailleurs pas laissé passer: «Peut-être que ces bons chiffres (387,7 millions d’euros, en hausse de 10,3%, ndlr) pourront faire réfléchir les uns et les autres», a ainsi lancé Yves de Chaisemartin, dans une interview à Reuters. Une façon de rappeler aux actionnaires, qui ont son destin entre leurs mains, le chemin parcouru par la société.

L’AG du 10 juin devra en effet se prononcer sur la nomination de deux nouveaux administrateurs, l’un représentant Apax, Monique Cohen, l’autre, Philippe Salle, appelé à occuper le poste de PDG, alors que le fonds d’investissement se dit insatisfait des résultats du groupe et de son développement à l'étranger. La semaine dernière, Yves de Chaisemartin avait indiqué à L’Agefi qu’il déposerait de son côté une liste d’administrateurs afin de préserver l’équilibre du conseil d’administration. Les noms de ces derniers ne sont pas encore connus.

Pour l’instant, le rapport de force est en faveur d’Apax. Le concert formé par le fonds d’investissement et les fondateurs d’Altran, Alexis Kniazeff et Hubert Martigny, détient 28,83% du capital et 31,2% des droits de vote. Or, si le quorum se maintenait au niveau des 50% réunis lors des deux dernières AG, cette position donnerait la majorité à Apax. En face, le solde du capital d’Altran est totalement éclaté depuis qu’Axa PE a cédé sa participation de 5,2% l’an dernier. A titre personnel, Yves de Chaisemartin détient 158.000 actions Altran, soit 0,1% du capital.

Cette «joute managériale», comme l’écrivent les analystes d’Oddo Securities, «pourrait donner un second souffle au redressement d’Altran, quel qu’en soit le résultat». Si l’équipe actuelle reste en place, «elle devrait être fortement incitée à encore accélérer la ‘recovery’». Si Philippe Salle prend les commandes, il pourrait «ouvrir une nouvelle voie» principalement vers l’international. Hier, le cours de l’action Altran a terminé en hausse de 3,38 % à 5,510 euros.

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