Le minerai de fer canadien ne cesse de déchaîner les convoitises

Alors qu’ArcelorMittal lutte sans fin pour le rachat de Baffinland, l’américain Cliffs a convenu d’acquérir Consolidated Thompson
Benoît Menou

On sait le secteur des matières premières en ébullition, sur fond d’une course mondiale aux ressources stimulée notamment par la croissance de la demande chinoise. En l’occurrence, le minerai de fer canadien tient le haut de l’affiche actuellement au sein des marchés financiers. Avec l’annonce hier soir d’un projet d’offre amicale de la part du numéro un nord-américain de la spécialité, l’américain Cliffs Natural Resources, sur le canadien Consolidated Thompson Iron Mines. Pour un montant de 4,9 milliards de dollars canadiens (3,8 milliards d’euros), à raison de 17,25 dollars par titre et dette comprise.

Le prétendant offre ainsi une prime de 29% par rapport au cours de clôture de 13,38 dollars hier soir à Toronto. Soit bien moins selon les calculs de Bloomberg que la prime moyenne de 52% consentie pour les 65 offres visant des titres liés au minerai de fer sur les douze mois écoulés.

L’annonce du groupe de Cleveland, dans l’Ohio, intervient alors qu’ArcelorMittal et Nunavut Iron Ore, un véhicule d’investissement créé pour l’occasion, ont prolongé cette semaine leurs offres concurrentes pour le rachat de Baffinland Iron Mines. L’offre d’Arcelor est amicale et valorise la cible à 429 millions d’euros. Il s’agit pour le numéro un mondial de la sidérurgie de progresser vers son objectif stratégique d’un haut niveau d’autosuffisance en minerai à moyen terme, alors que son cours a presque doublé au cours des deux dernières années.

Et ce n’est pas fini. L’analyste Peter Campbell de Jennings Capital se réjouit pour Cliffs en estimant que «la transaction (lui) ouvre les portes de l’Asie» alors que la demande en minerai va être très forte pour les trois à cinq prochaines années. Consolidated Thompson écoule la totalité de sa production, qu’il entend doubler à 16 millions de tonnes par an à l’horizon 2012, à destination des groupes sidérurgiques asiatiques. Son gisement québécois de Lac Bloom dispose de réserves de 640 millions de tonnes.

Cliffs a d’ores et déjà obtenu le soutien dans son offensive du numéro trois chinois de l’acier, Wuhan Iron & Steel, qui détient d’ailleurs 19% du capital de Consolidated Thompson. Le directeur général de Cliffs Natural Resources, Joseph Carrabba, n’a pas manqué de se féliciter que son groupe puisse bientôt grâce à l’intégration de Consolidated Thompson engranger plus de la moitié de ses ventes en dehors d’Amérique du Nord.

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