Le marché s’inquiète du peu de visibilité sur la gouvernance de Luxottica

Six semaines après avoir pris les rênes du groupe, Enrico Cavatorta a démissionné. Le président Leonardo Del Vecchio réorganise sa holding familiale
Bruno de Roulhac

Une nouvelle crise de gouvernance chez Luxottica a fait chuter le titre de 9,23% à 37,29 euros hier à Milan. Six semaines après avoir pris les rênes du groupe d’optique de luxe, l’administrateur délégué et ancien directeur financier, Enrico Cavatorta, a démissionné, sans en préciser les raisons.

Ce départ est une « grande perte » pour la société en raison de son «rôle crucial durant les quinze dernières années pour le développement de Luxottica», note JPMorgan Cazenove. Il serait parti en raison d’un désaccord avec le président fondateur Leonardo Del Vecchio sur la nomination d’un administrateur proche de la famille Del Vecchio au conseil d’administration, selon Bloomberg. Son prédécesseur, Andrea Guerra aurait quitté le groupe cet été pour des raisons stratégiques après l’avoir dirigé pendant dix ans.

Comme annoncé dans un communiqué, le conseil d’administration de Luxottica devait nommer hier soir Massimo Vian, actuel directeur des opérations, co-administrateur délégué en charge des opérations et des produits. Provisoirement, dans l’attente du recrutement d’un co-administrateur délégué en charge des marchés. «A la lumière des solides résultats du troisième trimestre, Luxottica est en mesure de prendre le temps nécessaire pour cette recherche», précise le communiqué. Jusqu’alors, une annonce était attendue avant la fin de l’année. Le groupe semble sous-entendre que le processus serait plus long. D’ailleurs, la démission d’Enrico Cavatorta remet en question la capacité à recruter un dirigeant extérieur à l’avenir, s’inquiètent les analystes.

Parallèlement, Leonardo Del Vecchio, président fondateur de Luxottica, a annoncé la réorganisation de sa holding familiale Delfin, qui détient 61,35% du capital, pour en améliorer la gouvernance et éviter tout conflit d’intérêts. Selon la presse italienne, il aurait modifié la structure capitalistique de Delfin pour donner 25% du capital à son épouse. Auparavant, ses six enfants, nés de trois unions, détenaient 99% du capital.

Leonardo Del Vecchio a en outre précisé qu’il n’a jamais été question de nommer son fils Leonardo Maria au conseil, et que le mandat d’administrateur de son fils Claudio ne sera pas renouvelé quand il viendra à échéance. Il restera donc le seul membre de la famille à siéger.

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