Le marché salue les ambitions d’Ipsen

Accentuant sa spécialisation, le laboratoire français prévoit une marge opérationnelle record supérieure à 26% en 2020.
Antoine Landrot

L’action Ipsen signait hier matin la plus forte hausse du SBF120 (+3,84% à 52,5 euros), après l’annonce de perspectives ambitieuses à l’occasion de sa journée investisseurs. Le laboratoire français prévoit en effet pour 2020 une marge opérationnelle courante supérieure à 26% – un niveau historique. «Cet objectif nous rapproche de la rentabilité des plus grands laboratoires spécialisés. Nous sommes légèrement en avance sur notre programme», a indiqué Marc de Garidel, PDG d’Ipsen, qui prévoit une marge comprise entre 21% et 22% en 2015, contre 20,4% l’an dernier.

A l’annonce de son plan stratégique 2020, le laboratoire avait fixé en 2011 des objectifs ambitieux: un chiffre d’affaires situé entre 2 et 2,5 milliards d’euros (pour 1,26 milliard en 2014) et un résultat opérationnel de 500 à 600 millions (plus du triple de celui de 2010). Les dirigeants ont affiné leur prévision de revenus: ceux-ci devraient atteindre entre 1,8 milliard et 2 milliards d’euros en ne tenant compte que de la croissance organique. Ce qui laisse supposer qu’ils pourraient excéder les 2,5 milliards d’euros en 2020, le groupe ayant l’intention de poursuivre les acquisitions, les partenariats et la recherche de relais de croissance. Il dispose d’une trésorerie disponible de 180 millions d’euros et d’une ligne de crédit de 500 millions.

Pour y parvenir, Ipsen accroît sa spécialisation. «Il s’agit de nous concentrer sur un nombre limité de maladies que nous maîtriserions parfaitement» en proposant produits, dispositifs médicaux et services, confirme Christel Bories, DG déléguée. En médecine de spécialité (moteur de la croissance entre 2010 et 2014), le laboratoire concentre ses efforts sur les maladies de niches: il souhaite renforcer ses positions dans les tumeurs neuroendocrines (TNE), la spasticité (maladies neurodégénératives) et les neurotoxines, développer plusieurs expertises (cancers de la prostate et de la vessie, endocrinologie chez l’adulte) et explorer de nouvelles voies (cancers gastro-intestinaux, maladies orphelines en oncologie). En médecine générale, Ipsen, créateur du Smecta et du Forlax, mise sur sa légitimité dans la sphère gastro-intestinale.

Les Etats-Unis, dont le poids est passé de 5% à 9% des revenus entre 2010 et 2015, vont occuper une place prépondérante dans la croissance du groupe, notamment grâce au lancement du traitement Somatuline et du Dysport dans la spasticité. La rentabilité attendue des activités a été avancée d’un an, en 2016.

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