Le marché salue la formation d’un géant britannique des télécoms

BT promet d’importantes synergies en acquérant EE. Deutsche Telekom pourra acquérir la part d’Orange dans BT et monter jusqu’à 15% de son capital.
Antoine Landrot

Alors que les investisseurs connaissaient les termes principaux de l’acquisition d’EE (la filiale d’Orange et de Deutsche Telekom outre-Manche) par BT, ils ont été surpris par l’ampleur des synergies annoncées. L’action de l’opérateur britannique a terminé la séance en hausse de 4,49%, à 442 pence.

Selon les termes de l’accord définitif publié hier, EE est valorisé 12,5 milliards de livres (16,7 milliards d’euros), incluant une dette nette de 2,3 milliards.

La nouveauté vient des 4,6 milliards de livres de synergies avancées par BT en valeur nette actualisée: trois milliards issus des économies opérationnelles (nets des 500 millions de frais d’intégration) et 1,6 milliard provenant des synergies de revenus récurrentes. Ces termes valorisent EE à 6 fois son Ebitda post-synergies. La nouvelle est jugée d’autant plus crédible que «la direction de BT a fait ses preuves en termes de maîtrise des coûts», indique un analyste.

«L’acquisition procède d’une bonne logique industrielle et améliore fortement la position de marché de BT», indique Fitch, qui maintient la perspective positive du groupe, noté BBB. En effet, BT s’adjuge le premier opérateur mobile au Royaume-Uni. «EE dispose de 7,7 millions de clients directs via son réseau 4G, soit la base la plus importante en Europe», vante BT.

La rémunération d’Orange et de Deutsche Telekom diffère selon leur priorité. Orange recevra 3,4 milliards de livres comptant (que BT financera par un placement privé de 1 milliard de livres et une émission de dette) et 1,7 milliard sous forme d’actions nouvelles BT pour Orange, soit 4% de son capital. Pour Deutsche, l’intégralité ou presque des 5,1 milliards seront versés en titres BT, soit une participation de 12%. «Cette opération permettra de renforcer notre bilan et de nous ouvrir ainsi de nouvelles marges de manœuvre sur nos marchés», indique le groupe français.

«Orange préfère allouer ses fonds à sa propre stratégie – notamment la réduction de son bilan et son développement en Espagne, voire peut-être en Belgique – plutôt qu’à la détention d’une participation significative mais minoritaire, dans un groupe dont elle ne pourra peut-être jamais prendre le contrôle. Orange réalise cette opération davantage sous contrainte financière que Deutsche Telekom», indique Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James. Au cours des 12 mois suivant la fin de l’opération, Deutsche Telekom pourra acquérir les parts d’Orange à condition de ne pas dépasser 15% de participation.

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