Le groupe de jeux Codere trouve enfin un accord pour restructurer sa dette

Les porteurs obligataires de l’entreprise espagnole prendront initialement 97,8% du capital, avant de revendre jusqu'à 19,6% à la famille fondatrice
Yves-Marc Le Réour

Après plus d’un an de négociations, l’entreprise espagnole de jeux Codere a trouvé un accord de dernière minute avec ses créanciers pour restructurer plus d’un milliard d’euros de dette et éviter ainsi la faillite. Présente en Espagne, en Italie et en Amérique latine, la société a enregistré dix trimestres consécutifs de pertes en raison de la récession et de la hausse des taxes sur le secteur en Europe, tandis qu’une réglementation plus stricte sur les jeux a été mise en œuvre en Amérique latine. Au cours des derniers mois, elle a fait défaut sur le versement d’intérêts de 760 millions d’euros et sur le paiement d’un coupon relatif à un emprunt obligataire de 300 millions de dollars.

Reposant sur un échange de dette en participation au capital (debt-for-equity swap), l’accord prévoit que les porteurs obligataires détiendront dans un premier temps 97,8% du capital, avant de revendre une participation pouvant atteindre 19,6% à la famille fondatrice Martinez Sampedro. Cette dernière contrôlait jusqu’ici 51,4% de l’entreprise à travers sa holding de droit néerlandais Masampe, certains de ses membres possédant environ 17% du capital à titre individuel. Si l’influence capitalistique de la famille est réduite, Jose Antonio Martinez Sampredo restera directeur général du groupe.

L’accord inclut une nouvelle émission obligataire de 675 millions d’euros, composée de titres subordonnés à hauteur de 350 millions et de titres PIK (payment-in-kind) pour 325 millions d’euros. Cette nouvelle émission, réalisée via un véhicule d’investissement ad hoc (SPV), sera échangeable contre 475 millions d’euros d’obligations anciennes et une augmentation de capital de 200 millions d’euros. «La solution trouvée est largement préférable à une procédure judiciaire dans laquelle Codere aurait pu perdre ses licences de jeux», commente Giovanbattista Caracciolo, trader spécialisé sur la dette spéculative chez AdviCorp.

L’accord a reçu l’assentiment de la famille fondatrice, de 80,2% des créanciers obligataires en euros et de 88,9% des créanciers obligataires en dollars. L’opération, qui devrait prendre entre 9 et 11 mois, sera soumise à l’aval d’un tribunal britannique suivant un arrangement qui prévoit le refinancement de la totalité des créanciers.

Lorsque cette restructuration financière sera terminée, Codere sera retirée de la cote. Après avoir initialement fortement chuté, l’action a terminé la séance sur un recul de 3,1% à Madrid.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...