Le dépeçage de Nortel n’en finit pas de déchaîner les passions

Un consortium de renom met la main au prix fort, 4,5 milliards de dollars, sur un portefeuille de brevets du groupe canadien en extinction
Benoît Menou

L’union fait la force. En l’occurrence, des mastodontes du secteur des télécommunications ont su s’allier pour emporter la mise. Au prix fort. Vendredi, Nortel Networks a en effet annoncé avoir convenu de céder son portefeuille de brevets pour 4,5 milliards de dollars à un consortium regroupant Apple, Microsoft, Sony, Research in Motion (RIM), Ericsson et EMC. Ils acquièrent ainsi plus de 6.000 brevets relatifs, selon Nortel, à «presque tous les aspects des télécommunications ainsi qu’à d’autres marchés comme la recherche sur internet ou les réseaux sociaux». Dans des communiqués distincts, RIM et Ericsson ont indiqué une contribution individuelle à la transaction de respectivement 770 et 340 millions de dollars.

Sous l’impulsion du succès toujours grandissant des smartphones et autres tablettes, les enchères avaient suscité l’intérêt de nombreux prétendants. Intel et Google sont aujourd’hui les grands perdants. Pour ce dernier, l’issue est bien «décevante pour quiconque estime que l’innovation est source de bénéfice pour le consommateur et encourage la créativité et la concurrence». Le moteur de recherche avait engagé les hostilités avec une offre de 900 millions de dollars en avril. C’est dire si la bataille a fait rage, Nortel concédant que «l’ampleur et la valeur de cette transaction sont sans précédent, tout comme le fort intérêt exprimé pour le portefeuille par des groupes majeurs à travers le monde». Le montant final de la transaction représente dès lors quatre fois celui de 1,1 milliard correspondant à l’estimation réalisée en mai dernier par Peter Conley, responsable de la société californienne MDB Capital Group, spécialiste de la propriété intellectuelle.

Le cédant canadien, géant déchu de l’équipement télécoms, fait ainsi un pas de plus dans la vente de l’ensemble de ses actifs, un processus d’extinction entamé il y a un an après sa déclaration en faillite en janvier 2009. Ces cessions avaient pour l’heure rapporté 3,2 milliards de dollars environ. Nortel avait obtenu jeudi soir in extremis une prolongation jusqu’au 14 décembre du délai accordé par la justice canadienne pour le plan de vente de ses actifs du groupe. La transaction reste conditionnée à l’approbation des justices américaine et canadienne à l’issue d’une audience conjointe prévue le 11 juillet.

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