Le débat monte en Italie sur la limitation des salaires des dirigeants d’entreprises publiques

Examiné par la cour suprême de cassation, le projet du gouvernement est vivement critiqué par le patron de la SNCF italienne
Olivier Pinaud

Le débat monte en Italie sur le projet du gouvernement de limiter un peu plus les rémunérations des dirigeants des entreprises publiques. La motion annoncée en fin de semaine dernière par le président du conseil Matteo Renzi, dans le cadre d’un plan de réorientation de la dépense publique vers des mesures censées relancer la croissance économique, a été soumise hier à l’examen de la cour suprême de cassation.

Marianna Madia, la ministre de la Simplification et de l’Administration publique a précisé qu’en plus des rémunérations, le gouvernement souhaite que les retraites et autres pensions fassent partie de la réforme.

La volonté de Matteo Renzi est de limiter les salaires des patrons des entreprises publiques sous les 250.000 euros annuels, soit 20% de moins que le seuil actuel de 311.000 euros, peu respecté. La limite, largement inférieure à celle de 450.000 euros fixée par le gouvernement français en 2012, a été retenue en référence aux 248.000 euros perçus par le président de la République Giorgio Napolitano. Selon le gouvernement, la mesure permettrait de faire économiser 500 millions d’euros aux finances publiques en trois ans.

Dès vendredi, Mauro Moretti, l’administrateur délégué de la compagnie des chemins de fer italiens Ferrovie dello Stato, a menacé de démissionner et de quitter le secteur public si le projet voyait le jour. Le dirigeant explique gagner actuellement 873.666 euros par an, alors que son prédécesseur percevait plus d’un million d’euros. D’autres dirigeants d’entreprises publiques gagnent également plus que lui, comme le président de la Poste, Massimo Sarmi, dont la rémunération dépasse les 2,2 millions d’euros par an, ou le directeur général de la Cassa Depositi e Prestiti, Giovanni Gorno Tempini, avec plus de 1 million d’euros annuels. Plafonné à 250.000 euros, la rémunération des dirigeants des entreprises publiques deviendrait nettement inférieure aux traitements des grandes entreprises privés. Paolo Scaroni, le président d’Eni, dont l’Etat détient pourtant un peu moins d’un tiers du capital, a perçu plus de 6 millions d’euros en 2012.

Mauro Moretti a indiqué hier attendre une nouvelle proposition du président du conseil pour prendre sa décision. «On verra s’il réussit à me convaincre», a prévenu l’administrateur délégué de la SNCF italienne.

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