
Le chimiste suisse Ineos accélère la restructuration de sa dette
Les efforts du chimiste Ineos pour renforcer sa flexibilité financière portent leurs fruits. Le groupe suisse avait déjà refinancé en février une partie de sa dette bancaire à travers une émission obligataire en deux tranches de 1,65 milliard de dollars, avec une maturité de 7 ans. Cette opération, qui constituait sa première levée de fonds sur ce marché depuis mai 2010, avait permis de repousser à juin 2014 sa première échéance significative de remboursement de dette bancaire. Il a en plus bouclé en fin de semaine dernière le refinancement de plus de 3 milliards de dollars de dette bancaire senior, à travers un prêt à terme divisé en trois tranches.
Selon Bloomberg qui se réfère à des sources proches du dossier, la tranche la plus importante «s’élève à 2 milliards de dollars, avec une marge bancaire de 5,25% au-dessus du Libor et une maturité de 6 ans». De maturité identique, la deuxième tranche de 650 millions de dollars, libellée en euros, offre un spread situé à 5,5% au-dessus de l’Euribor. La dernière tranche de 375 millions de dollars, à échéance 2015, propose une marge égale à Libor +4,25%. Chacune des tranches offrent un spread supérieur d’au moins 1,25% au taux de leur indice de référence.
Réalisé à travers les filiales financières britannique et américaine du groupe, ce refinancement est l’un des plus importants jamais signé contenant des clauses allégées de protection des créanciers (covenant-lite loan). Ceci explique la perspective positive attribuée par Moody’s à la note de crédit B2 du groupe chimique, S&P ayant pour sa part choisi de relever la sienne de «B-» à «B». Coordonnée par Barclays et JPMorgan aidés par Goldman Sachs et UBS, cette opération a également permis de réduire à 775 millions de dollars le montant d’une émission obligataire à 8 ans (coupon de 7,5%) lancée la semaine dernière, alors que le groupe avait initialement proposé 2,2 milliards de dollars.
Ineos, qui s’est principalement développé à travers des acquisitions dans la pétrochimie et la chimie de base, a indiqué que sa dette nette au 31 mars s’élevait à 8,2 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros), «soit 3,8 fois son résultat brut d’exploitation». Ses liquidités totales représentaient 1,35 milliard de dollars, dont 885 millions de cash et 465 millions «sous forme de facilités de crédit non tirées destinées à son besoin en fonds de roulement».
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Paris - La start-up française d’intelligence artificielle (IA) Mistral conforte sa place de champion européen de l’intelligence artificielle après une importante levée de fond et l’entrée au capital du géant néerlandais des technologies ASML, qui lui permet de «réaffirmer son indépendance» vis-à-vis des mastodontes américains et chinois. Mistral a levé 1,7 milliard d’euros, l’une des plus importantes levées de fonds pour une jeune pousse française, et double ainsi quasiment sa valorisation à 11,7 milliards d’euros, à l’heure où la question de la souveraineté technologique de l’Europe est devenue cruciale. L’alliance entre les deux entreprises «a pour objectif de générer une forte plus-value pour les clients d’ASML grâce à des produits et solutions innovants dopés à l’IA et offrira des pistes de recherche commune», a commenté le patron d’ASML, Christophe Fouquet, cité dans le communiqué diffusé mardi par Mistral. Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs détiendra au terme de l’opération autour de 11% du capital de Mistral, selon une source proche du dossier, ce qui en fera le premier actionnaire de la start-up après chacun des fondateurs, qui contrôlent encore majoritairement la société. ASML obtiendrait par ailleurs un siège au conseil d’administration, d’après plusieurs médias, une information qui n’a pas été confirmée par les deux entités. Echelle européenne «On ne peut pas lutter sur ce secteur-là en étant franco-français», analyse auprès de l’AFP Jean-Baptiste Bouzige, fondateur d’Ekimetrics, société spécialisée dans l’IA et les données. «L'échelle qui est pertinente, c’est l’Europe», ajoute-t-il. Le géant américain des puces Nvidia, les fonds Index Ventures, Andreessen Horowitz ou encore Bpifrance ont aussi participé à ce tour de table. Lancé en juin 2023 par Arthur Mensch, polytechnicien et normalien, avec deux autres Français anciens chercheurs chez Meta, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, Mistral a notamment conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT d’OpenAI. L’entreprise, basée à Paris, fournit aussi des grands modèles de langages portés sur la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images, transcrire de l’audio ou générer du code. Elle a cette année multiplié les annonces retentissantes de partenariats notamment avec le géant américain Nvidia pour créer une plateforme de cloud (informatique à distance) ou encore avec le fonds émirati MGX pour fonder un gigantesque campus IA en région parisienne. Elle a aussi signé un accord avec l’Agence France-Presse (AFP) pour utiliser ses dépêches d’actualité afin de répondre aux requêtes de ses utilisateurs. Indépendance Mais si Mistral est la start-up d’IA à la plus haute valorisation en Europe, ses capacités financières restent modestes face à ses concurrents américains. La start-up américaine Anthropic, dont le modèle Claude est l’un des principaux rivaux du ChatGPT, revendique une valorisation de 183 milliards de dollars après un tour de table de 13 milliards de dollars en septembre. Le leader OpenAI serait lui en pourparlers pour permettre à ses employés d’encaisser leurs actions, ce qui valoriserait l’entreprise à environ 500 milliards de dollars, selon plusieurs médias. Cette nouvelle levée de fonds permet surtout à Mistral de «réaffirmer son indépendance», selon son communiqué, et d'éviter de passer sous le contrôle de géants de la tech américains ou chinois, après un été marqué par une rumeur de rachat par Apple. Étant donné les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis et du besoin de souveraineté technologique en Europe, «Mistral peut s’imposer comme un acteur européen incontournable, une véritable alternative aux modèles non-européens», estime Franck Sebag, associé chez EY, auprès de l’AFP. La start-up, qui compte plus de 350 employés répartis entre six bureaux de Londres à Singapour, s’attend à générer plus de 100 millions de dollars de revenus par an, a confié son patron au Wall Street Journal en juin. Daxia ROJAS © Agence France-Presse -
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