Latécoère poursuit sa marche vers le redressement

L’équipementier aéronautique a présenté les modalités de sa double augmentation de capital, pour un montant de 280 millions d’euros.
Antoine Landrot

Suite logique à l’approbation de la restructuration financière de Latécoère par ses actionnaires réunis en assemblée générale extraordinaire le 15 juillet dernier, l’équipementier aéronautique a annoncé hier le lancement des deux augmentations de capital prévues, qui permettront aux fonds Apollo et Monarch – deux de ses créanciers – d’en devenir actionnaires de référence et d’en prendre le contrôle.

L’augmentation de capital réservée, fixée au 21 août, est destinée aux créanciers de Latécoère (outre les deux fonds précités, Burlington Group, les banques Barclays et HSBC ainsi qu’Eiffel Investment Group). Prévoyant d’émettre environ 7,12 millions d’actions, elle doit générer un produit brut de 57,4 millions d’euros. A travers l’augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS), avec 74,3 millions de titres, le groupe entend lever 222,9 millions d’euros supplémentaires. Cette opération aura lieu entre le 27 août et le 7 septembre.

Dans l’hypothèse où seuls les prêteurs souscriraient à l’augmentation avec DPS, Apollo et Monarch, qui agissent de concert, cumuleraient 53% du capital et 52,4% des droits de vote. Les autres créanciers détiendraient 33,7% des droits de vote. La part du public – actuellement de 78% pour ce groupe à l’actionnariat très dispersé – tomberait à 10,8%. Si l’augmentation avec DPS était entièrement souscrite (c’est-à-dire y compris par l’ensemble des actionnaires historiques), les deux fonds contrôleraient 26% des droits de vote de Latécoère, pour 26,4% de son capital. Ils resteraient tout de même les actionnaires de référence. Le reste des prêteurs regrouperait 10,9% du capital et le public 52,8%.

Au total, les fonds propres consolidés de Latécoère (100,9 millions d’euros au 30 juin) se verront donc renforcés de 280,3 millions. Le groupe pourra notamment réduire sa dette financière de 178 millions d’euros, alors qu’elle était de 310,2 millions au 31 décembre 2014, et ainsi extraire son bilan de l’ornière. Ses comptes sont sortis du rouge depuis l’année dernière.

Aujourd’hui, l’équipementier «ne dispose pas d’un fonds de roulement net consolidé suffisant pour faire face à ses besoins de trésorerie et aux échéances de sa dette bancaire au cours des douze prochains mois», indique-t-il dans son prospectus, «avec des tensions de trésorerie dès la fin du mois de septembre». Fin juin 2015, il estimait sa trésorerie à 23,1 millions d’euros, pour des obligations de 116,7 millions.

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