Lafarge réorganise son pacte d’actionnaires avec la famille Sawiris

Le deuxième actionnaire du cimentier est libre depuis le 27 mars de vendre les titres reçus en 2007. Mais il devra informer le groupe de toute cession
Olivier Pinaud

Depuis le 27 mars 2012, les mouvements de la famille de Nassef Sawiris au capital de Lafarge sont plus libres, à la hausse comme à la baisse. Les clauses de conservation (lock-up) et de limitation d’acquisitions (standstill) mises en place fin 2007 lors du rachat par Lafarge de l'égyptien Orascom Cement, propriété de la famille Sawiris, se sont éteintes comme prévu.

Le pacte d’actionnaires conclu à l’époque concerne les 22,5 millions d’actions émises au profit des membres de la famille Sawiris et de leur holding NNS pour financer une partie de l’acquisition. Ils détiennent actuellement 17,8 millions de titres Lafarge supplémentaires, mais ceux-ci ont été achetés ultérieurement sur le marché et ne sont pas concernés par le pacte. Avec 14% du capital et 21% des droits de vote, la famille Sawiris est le deuxième actionnaire du cimentier, derrière le Groupe Bruxelles Lambert (21% et 28%).

Si les clauses de lock-up et de standstill ont disparu, le pacte reste en vigueur jusqu’au 9 décembre 2017. Lafarge proposera néanmoins lors de son assemblée générale du 15 mai d’en modifier certains points. Un avenant a ainsi été signé avec NNS en vue de maintenir jusqu’au 27 mars 2015, et uniquement sur les 22,5 millions d’actions initialement souscrites par le holding, l’obligation d’information préalable de Lafarge en cas de cessions envisagées de ces actions. De même, NNS ne pourra pas confier la vente de ces titres à n’importe qui: «une liste de grands établissements financiers comme intermédiaires acceptés» a été dressée, précise le groupe. Enfin, jusqu’au terme du pacte d’actionnaires, NNS ne pourra pas vendre une seule des 22,5 millions d’actions concernées à des concurrents de Lafarge.

L’aménagement du pacte, et l’extinction des clauses, organisent la sortie de la famille Sawiris du capital de Lafarge. Celle-ci semble néanmoins peu probable à court terme. Les 22,5 millions d’actions concernées par le pacte ont été acquises à un prix unitaire de 125 euros. Or, hier soir, Lafarge cotait 30,5 euros. En se renforçant fin 2010-début 2011 sur le marché, la famille Sawiris a pu réduire son prix de revient unitaire. Mais celui-ci, estimé à 85 euros, reste encore largement supérieur aux cours actuel du cimentier.

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