
Labeyrie goûte pour la première fois au marché obligataire
Labeyrie transforme sa dette. La société de foie gras et de saumon fumé, détenue à 33,3% par LBO France, est en train de placer 275 millions d’euros d’obligations high yield, avec l’appui de BNP Paribas et de Natixis. Les rencontres avec les investisseurs potentiels s’achèvent aujourd’hui. Cette première émission obligataire vise à remplacer les 285 millions d’euros de dette souscrits en 2012 lors de la prise de contrôle de Labeyrie par la coopérative agricole du Sud-Ouest Lur Berri et LBO France. Lur Berri contrôle 62,9% du capital. Le solde (3,8%) est détenu par le management.
Le changement de nature de la dette devrait accroître les charges financières de Labeyrie, alors que ses contrats actuels de dette senior, qui portent sur 195 millions d’euros à l’horizon 2018, affichent des marges de 450 à 500 points de base au-dessus de l’Euribor. Fitch, qui note B+ les nouvelles obligations, estime que ce coût supplémentaire sera compensé par l’absence d’amortissement de la dette. Les titres sont notés B par S&P.
La souplesse de ce nouveau financement doit permettre de faciliter la mise en œuvre de la politique de développement poussée par la direction. Avec un chiffre d’affaires attendu à 800 millions d’euros en juin prochain, à la clôture de l’exercice 2013-2014, Labeyrie est encore très concentré sur la France et le Royaume-Uni. Le groupe est également encore fortement dépendant du foie gras et du saumon fumé. Les deux produits représentent à eux seuls 59% des ventes 2013. Le groupe cherche enfin à développer sa gamme, notamment avec des plats cuisinés, pour mieux répartir ses ventes tout au long de l’année. Labeyrie réalise 41% de son chiffre d’affaires et 66% de son Ebitda entre octobre et décembre, avec le pic des fêtes de fin d’année.
En cas de choc externe, comme une crise sanitaire, ce déséquilibre fait peser un risque, selon Fitch. L’agence estime néanmoins que ce risque est compensé par la résistance du chiffre d’affaires, de la marge d’Ebitda (8,2% en 2013) et par le niveau de levier relativement limité de la structure. Il devrait descendre à 5 fois l’Ebitda estimé à la fin de l’exercice 2013-2014 contre 5,2 fois à la fin de l’exercice précédent. Lur Berri souhaite le réduire à 3 fois d’ici à trois ans.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse