
La transformation du marché du luxe contribue à fragiliser certaines marques
Les chiffres d’activité dévoilés hier par plusieurs groupes de luxe témoignent du ralentissement de la demande dans certains pays émergents. Si la diversité géographique et sectorielle de LVMH a permis au groupe français de compenser cette tendance, la progression de 4% de ses ventes à 21,4 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année ressort tout juste conforme au consensus.
L’ensemble de ses segments d’activité enregistre néanmoins une croissance organique positive à l’exception des «Vins et Spiritueux». Cette activité affiche une contraction de 3% sur la période en raison du marché du cognac en Chine «marqué par la poursuite du déstockage de la distribution».
Mulberry, le fabricant britannique de sacs à main et d’accessoires de luxe, s’attend désormais à un bénéfice imposable nettement en deçà des attentes sur son exercice finissant en mars 2015, après avoir fait état d’une chute de 17% de son chiffre d’affaires semestriel. Il impute le recul de 9% de ses ventes au Royaume-Uni à une baisse de la fréquentation touristique à Londres. Quant à son concurrent Burberry dont les ventes de gros ont progressé de 13% entre avril et septembre, il anticipe à taux de change constants une baisse de ce segment d’activité comprise «entre 5% et 10%» au second semestre, en dépit d’un effet de change moins défavorable.
Selon l’étude du cabinet Bain, le marché mondial des produits de luxe devrait atteindre 223 milliards d’euros en 2014, reflétant une croissance de 5% à taux de change constant, contre une progression de 7% enregistrée l’année précédente. «On observe une polarisation des achats en faveur des deux extrémités du spectre du luxe : le luxe accessible et le luxe absolu», relève le rapport, en ajoutant que la nationalité des acheteurs prime désormais sur le pays où s’effectue l’acte d’achat. Le poids de ventes directes, qui augmente dans toutes les catégories de produits, représente maintenant près de 30% du marché.
«Cette nouvelle tendance a des conséquences importantes pour les marques de luxe. Elle leur impose de mener une réflexion à un niveau mondial sur leur offre de produits. Le concept de collections saisonnières, un des piliers du secteur, devient ainsi de plus en plus obsolète», en conclut Marc-André Kamel, associé au bureau parisien de Bain.
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Des milliers de manifestants en Italie pour « dénoncer le génocide à Gaza »
Rome - Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à travers toute l’Italie pour «dénoncer le génocide à Gaza», lors d’une journée de mobilisation, émaillée de heurts à Milan, et marquée par des grèves et des blocages à l’appel de plusieurs syndicats. Cette mobilisation intervient le jour où la France et plusieurs autres pays doivent reconnaître l’Etat de Palestine à l’ONU, dans le sillage du Royaume-Uni, de l’Australie et du Canada dimanche. Mais l’Italie, très prudente sur le dossier, ne veut pas se joindre à cette décision pour le moment. A Rome, ils étaient plus de 20.000 selon la préfecture, dont bon nombre de jeunes lycéens, rassemblés devant la gare Termini, brandissant des drapeaux palestiniens, et criant «Palestine libre!». «Contre le génocide, bloquons tout!», pouvait-on lire sur une immense banderole. Michelangelo, 17 ans, a expliqué à l’AFP être là pour soutenir «une population qui est en train d'être exterminée». «Il faut que toute l’Italie s’arrête aujourd’hui», espérait Federica Casino, une employée de 52 ans présente parmi les jeunes manifestants, en évoquant «les enfants morts et les hôpitaux détruits» à Gaza. «L’Italie parle mais ne fait rien», a-t-elle déploré. Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs autres villes du pays. A Milan (nord), de violents heurts ont opposé des manifestants et des policiers près de la gare centrale. Jetant des projectiles (pierres, chaises...) sur les policiers, des dizaines de manifestants ont pénétré dans la gare avant d’en être repoussés par les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes. A Bologne (nord), des manifestants ont bloqué une autoroute avant d'être dispersés par des canons à eau, selon la police. D’autres rassemblements ont eu lieu à Turin (nord), Florence (centre), Naples, Bari, Palerme (sud)... A Gênes et Livourne (centre nord), des quais des ports étaient bloqués par des dockers, selon les agences italiennes. A Rome, le service des bus et du métro était perturbé, a constaté l’AFP. Des associations catholiques devaient organiser lundi soir dans la capitale italienne une veillée de solidarité et de prières. Le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni, proche idéologiquement du président américain Donald Trump, adopte un positionnement très prudent sur la guerre à Gaza, même si la Première ministre a dit à plusieurs reprises sa «préoccupation» face à l’offensive israélienne. Rome ne veut pas reconnaître «pour le moment» l’Etat de Palestine et se montre réticente aux sanctions commerciales proposées par l’Union européenne, même si le gouvernement rappelle régulièrement qu’il ne vend plus d’armes à Israël depuis le 7 octobre 2023. Selon un récent sondage de l’institut Only Numbers, 63,8% des Italiens jugent «extrêmement grave» la situation humanitaire à Gaza, et 40,6% souhaitent la reconnaissance d’un Etat palestinien. L’armée israélienne a intensifié depuis quelques jours ses opérations à Gaza, déjà ravagée par presque deux ans de guerre, avec l’objectif d’"anéantir» le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël. Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, l’offensive israélienne menée en représailles sur Gaza a fait 65.344 morts, en majorité des civils. © Agence France-Presse -
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