La pression monte sur le conseil d’administration du laboratoire Teva

L’homme d’affaires israélien Benny Landa tente de rallier plusieurs actionnaires institutionnels afin de renverser une partie du conseil
Olivier Pinaud

La démission surprise fin octobre de Jeremy Levin, le directeur général de Teva Pharmaceutical Industries, a plongé le laboratoire israélien dans une profonde crise de gouvernance et provoqué la colère d’une partie de ses actionnaires. Depuis quelques semaines, l’homme d’affaires israélien Benny Landa tente ainsi de rallier plusieurs institutionnels afin de renverser le conseil d’administration actuel, jugé responsable de la démission de Jeremy Levin en raison de divergences stratégiques.

Dans un courrier adressé ce mois-ci aux principaux actionnaires de Teva, et que le Financial Times a pu consulter, Benny Landa appelle à une «modification significative» du conseil d’administration. L’une de ses propositions vise à réduire le nombre de sièges d’administrateurs à 12, contre 16 actuellement. Il appelle également à supprimer un article des statuts du laboratoire qui nécessite de réunir au moins 85% des voix en assemblée générale pour destituer un administrateur. Or, le capital de Teva est totalement éclaté. Le premier actionnaire, Wellington Management, détient 7% des droits de vote, ce qui rend quasiment impossible tout changement d’administrateur à l’initiative des actionnaires.

Benny Landa a récemment rencontré Amir Elstein, le vice-président du conseil d’administration de Teva, pour lui faire part de ses revendications. Il aurait été assuré que celles-ci seraient soutenues par le conseil d’administration en janvier prochain. Toutefois, le conseil de Teva a rappelé n’avoir à ce jour engagé aucune discussion avec les autres actionnaires afin de savoir s’ils soutenaient les propositions de Benny Landa.

Ce climat de défiance n’est pas propice à la recherche d’un nouveau directeur général. Depuis le départ de Jeremy Levin, Eyal Desheh, directeur financier de Teva, occupe le poste par intérim. Depuis, plusieurs noms de remplaçants potentiels ont circulé mais aucun choix n’a encore été arrêté.

Le départ brutal de Jeremy Levin avait provoqué une chute de plus de 6% du cours de l’action Teva le 30 octobre et a fait naître des interrogations sur la stratégie du premier fabricant mondial de médicaments génériques. Depuis son arrivée aux commandes en mai 2012, Jeremy Levin avait en effet engagé la société vers le développement de ses propres médicaments, activité plus rémunératrice.

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