
La hausse des défaillances en France se concentre sur les TPE

Malgré une légère hausse des défaillances en France en 2015, le nombre d’emplois menacés ressort à son plus bas niveau depuis cinq ans. C’est l’un des principaux enseignements de la onzième édition de l’étude sur les entreprises en difficulté publiée hier par Deloitte, en collaboration avec Altares. Après le repli de 2,2% enregistré entre 2013 et 2014, le nombre des procédures judiciaires ouvertes l’an dernier a progressé de 0,8% à 63.081. Le chiffre des emplois menacés (234.453) a en revanche reculé de 5%, au plus bas depuis 2011, conséquence du repli des procédures collectives touchant les entreprises d’au moins six salariés.
Ce repli atteint 5% pour les entreprises de plus de 20 salariés qui représentaient l’an dernier 3% de l’ensemble des défaillances et 38% des emplois menacés. Alors que les procédures judiciaires des entreprises sans aucun salarié (30% des défaillances) ont reculé de 16%, les entreprises d’un ou deux salariés semblent les plus affectées, avec un bond de 17% des défaillances sur ce segment qui représente 41% des procédures et 20% des emplois menacés. L’augmentation est moindre (+2%) pour les TPE (très petites entreprises) de 3 à 5 salariés (15% des défaillances et 14% des emplois menacés).
Les secteurs les plus touchés par cette hausse sont les services à la personne, l’agroalimentaire et la santé. La sauvegarde et le redressement judiciaire, qui constituaient en 2015 respectivement 2% et 29% des procédures, représentent 9% et 45% des emplois menacés, alors que la liquidation judiciaire directe (plus de 68% des procédures) menace 46% des emplois.
«Pour une entreprise défaillante, huit entreprises sont créées en 2015, alors qu’en 2000, le rapport était de un à cinq», constate l’étude. Elle souligne aussi l’importance du traitement amiable (mandat ad hoc et conciliation) dans le sauvetage d’une entreprise. Sur un échantillon de 16 tribunaux de commerce, le nombre de procédures amiables a crû de 3% à 938 cas l’an dernier, avec un taux de réussite de 70% sur environ 550.000 emplois en jeu.
L’année 2016 a bien commencé avec 10.392 procédures collectives ouvertes en janvier-février, soit une diminution de 10,9% en rythme annuel. Cette baisse, constatée sur toutes les tranches d’effectifs et les secteurs d’activité, atteint 23% pour les PME employant entre 10 et 49 salariés.
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Agriculteurs, syndicats, partis, patrons: Sébastien Lecornu se retrouve déjà sous haute pression
Paris - Revendiquant des «ruptures» dans la politique du gouvernement, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu se retrouve néanmoins dimanche sous les pressions conjuguées des oppositions, des mouvements sociaux, jusqu’aux agriculteurs et même aux patrons qui menacent de se mobiliser. Dans ses premiers actes, l’ancien ministre des Armées a annoncé samedi l’abandon de la mesure rejetée par les Français de suppression de deux jours fériés. Il a tendu la main à la gauche, hors-LFI, et à l’appui de son changement de méthode, il annonce le lancement d’une nouvelle réforme de décentralisation, et plus symboliquement la suppression des avantages bénéficiant aux anciens ministres. Mais pour des raisons souvent contraires, ce sont les menaces de blocages, sur le terrain politique ou social, ou les avertissements qui ont déferlé dimanche au lendemain de sa prise de parole dans la presse régionale. Le Parti socialiste, qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le Premier ministre souhaite engager une discussion «moderne et franche» sur le budget 2026, a rappelé ses lignes rouges. «Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays. (...) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires», a rappelé le député Philippe Brun sur Franceinfo. Les socialistes demandent la mise en oeuvre en France de la taxe sur les plus hauts patrimoines élaborée par l'économiste Gabriel Zucman. «Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt», a dit Sébastien Lecornu, avant de mettre en garde: «Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois». Une façon d'évacuer la taxe prônée par le PS qui affirme qu’elle pourrait rapporter 20 milliards d’euros. Pour les macronistes, ce n’est «pas une bonne piste», a réaffirmé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur LCI. Le patronat, de son côté, est monté au créneau dès samedi soir. Le président du Médef Patrick Martin a averti que le gouvernement ferait face à «une grande mobilisation patronale» sous la forme de meetings de milliers de chefs d’entreprises si les impôts sur les sociétés augmentaient. Sébastien Lecornu compte sur les partenaires sociaux pour trouver par la négociation des économies supplémentaires, et compenser l’abandon de la mesure sur les jours fériés qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026. «Il n’a rien à faire là» Son prédécesseur François Bayrou tablait sur des économies de 44 milliards d’euros au total, un chiffre qui pourrait être revu à la baisse dans la négociation qui va désormais s’ouvrir. Sans majorité à l’Assemblée, le Premier ministre devra cet automne espérer la non-censure des socialistes ou du Rassemblement national (RN) pour se maintenir. Mais il a clairement indiqué que c’est vers la gauche qu’il se tournerait d’abord. Côté Ecologistes, la réponse est déjà négative. Leur cheffe Marine Tondelier a affirmé qu’elle n’entendait pas négocier avec un Premier ministre qui, a-t-elle dit sur RTL, «n’a rien à faire là» car elle considère qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer une personnalité de gauche. Au sein de la coalition sortante, on cherche cependant des voies de passage. Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à un accord autour d’un chiffre de 35 à 36 milliards d'économies dans le budget 2026. La porte-parole des Républicains (LR) Agnès Evren a indiqué sur France 3 que le chiffre de 44 milliards «peut se négocier». Les syndicats de leur côté préparent leurs mobilisations de jeudi prochain, qui devraient entraîner des grèves dans plusieurs secteurs, et être plus massives que la journée de blocage du 10 septembre. «Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire», a dit à l’AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Et dimanche, c’est le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a ajouté la voix des agriculteurs aux tensions politiques et sociales du moment. «Une grande journée d’action» aura lieu le 25 septembre autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles, a-t-il annoncé. Hervé ROUACH © Agence France-Presse -
Le pape Léon XIV célèbre ses 70 ans entouré des fidèles sur la place Saint-Pierre
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Paris - Les Ecologistes «ne souhaitent pas» que Sébastien Lecornu reste Premier ministre, a déclaré dimanche leur cheffe Marine Tondelier, réitérant la volonté de son parti de censurer le prochain gouvernement. «Nous ne souhaitons pas, nous Ecologistes, que M. Lecornu reste Premier ministre. Nous trouvons qu’il n’a rien à faire là», a-t-elle affirmé dans l'émission Le Grand Jury RTL/Public Sénat/Le Figaro/M6, rappelant que selon elle le président Emmanuel Macron aurait dû appeler une personnalité de gauche pour diriger le gouvernement. La gauche était arrivée en tête des élections législatives anticipées de 2024. «S’il reste Premier ministre, on fera un travail parlementaire normal», a-t-elle ajouté. Pour cette raison, la cheffe des Ecologistes a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention d’"engager des négociations» avec le Premier ministre même si elle ira le rencontrer à Matignon. La veille, dans une interview à la presse régionale, Sébastien Lecornu avait appelé à une «discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau» avec les socialistes, les Ecologistes et le Parti communiste pour sortir de l’impasse budgétaire. Marine Tondelier a également affirmé qu’aucun écologiste ne siègerait au gouvernement de Sébastien Lecornu. «Aucun suspense», a-t-elle affirmé, répondant aux spéculations sur l’entrée éventuelle de personnalités telles que le sénateur Yannick Jadot dans l'équipe de Sébastien Lecornu. © Agence France-Presse