
La Grande-Bretagne exclut Huawei de son réseau 5G

Londres a changé son fusil d’épaule. Malgré sa décision annoncée en janvier, elle a annoncé mardi qu’elle n’utilisera plus aucun équipement du groupe chinois pour son réseau télécoms de cinquième génération (5G). Le Conseil de sécurité nationale présidé par le Premier ministre Boris Johnson a décidé d’interdire à partir de la fin de cette année l’acquisition d'équipements de Huawei pour la 5G. Il a aussi ordonné le retrait de tous les équipements existants de Huawei d’ici 2027.
Raison évoquée notamment: le «risque pour la sécurité du Royaume-Uni». «C’est la bonne [décision] pour le réseau télécoms britannique, pour notre sécurité nationale et pour notre économie», a dit le secrétaire d’Etat aux médias, Oliver Dowden, devant la Chambre des communes. Il compte ainsi «protéger les deux autres fournisseurs du marché, Nokia et Ericsson». Il faudra ensuite «recruter de nouveaux fournisseurs, à commencer par Samsung et NEC», a-t-il ajouté. En réaction, les actions Nokia et Ericsson réduisaient leur recul en clôture mardi, respectivement à 0,9%, à 3,73 euros, et à 0,8%, à 87,10 couronnes suédoises.
Les Etats-Unis faisaient pression sur Boris Johnson pour qu’il revienne sur la décision prise en janvier d’accorder au groupe chinois un rôle limité dans le déploiement de la 5G. Washington accuse Huawei de servir aux activités d’espionnage de la Chine, ce que la firme a toujours démenti.
Déjà dans la journée de mardi, George Eustice, ministre britannique de l’Environnement, déclarait sur Sky News que la décision américaine de restreindre les ventes de semi-conducteurs au groupe chinois changeait la donne pour sa participation au déploiement de la 5G britannique. Alors que la Grande-Bretagne vient de quitter l’Union européenne, l’exclusion de Huawei la rapproche un peu plus des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a d’ailleurs aussitôt salué sur Twitter la décision britannique, au nom de «la sécurité transatlantique».
Cette décision aura aussi un coût économique. Oliver Dowden a reconnu que cette exclusion de Huawei retarderait le déploiement de la 5G dans le pays de 2 à 3 ans et en augmenterait le coût jusqu'à 2 milliards de livres sterling (2,2 milliards d’euros). Mais ce délai jusque 2027 devrait satisfaire les opérateurs télécoms britanniques comme BT, Vodafone et Three, qui craignaient de devoir consacrer une fortune au remplacement rapide de leurs équipements en cas d'échéance plus proche.
Huawei a exhorté le gouvernement britannique à revoir sa position. Et a jugé que cette décision était uniquement liée à la politique commerciale des Etats-Unis et non à la sécurité de ses équipements. Il dénonce «une mauvaise nouvelle pour quiconque possède un téléphone portable au Royaume-Uni».
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