
La gouvernance de Solocal est totalement remise à plat

Solocal va devoir refonder l’intégralité de sa gouvernance. Robert de Metz, le président du conseil d’administration du groupe d’annonces, a annoncé hier, lors de l’assemblée générale, son prochain départ. Il quittera son siège en septembre. Il avait été nommé à la présidence du conseil en novembre 2014.
L’annonce de son départ intervient une semaine après la décision de Jean-Pierre Remy, le directeur général de Solocal, de quitter ses fonctions dès la fin juin. Interrogé par les actionnaires hier, Jean-Pierre Remy a expliqué ne pas se voir repartir à la tête de l’entreprise pour un nouveau cycle de cinq ans. Il avait pris les commandes de l’ancien PagesJaunes fin 2012. A sa tête, il a mené deux restructurations de dette éprouvantes pour le groupe et ses actionnaires.
Les tensions créées par la restructuration de 2016 étaient encore visibles hier. Robert de Metz a d’ailleurs préféré annoncer son départ alors que sa présence à la tête de Solocal est très fortement contestée depuis la fin de l’année dernière. Un groupe d’actionnaires minoritaires mené par Pierre-Henri et Bénédicte Leroy avait déposé trois résolutions dissidentes lors de l’AG d’hier, dont une qui demandait la révocation de Robert de Metz. Il lui reprochait une «prise en compte insuffisante des intérêts des actionnaires par le conseil», notamment au regard des rémunérations versées à l’équipe dirigeante. La résolution a été rejetée mais elle a tout de même recueilli 21% de votes favorables. Les résolutions sur les rémunérations ont également obtenu de petits scores, légèrement supérieurs à 60%.
Robert de Metz a indiqué qu’il quitte aussi la présidence du comité des nominations et qu’il laissera donc le soin aux actionnaires de choisir le futur directeur général. Un cabinet de conseil a été mandaté pour déterminer une liste de candidats potentiels, en interne et en externe.
La sélection s’annonce rude. L’actionnariat porte encore les stigmates des luttes menées lors de la restructuration de 2016. Et si la situation financière de Solocal a été assainie par la dernière augmentation de capital, l’activité du groupe a été pénalisée par la longueur des négociations menées l’an dernier avec les créanciers et les actionnaires. Enfin, le futur directeur général ne pourra pas compter sur des actions gratuites: la résolution prévoyant leur distribution a été rejetée par l’AG.
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