
La fin du roaming bouscule les comptes des opérateurs

Les touristes européens auront l’esprit plus léger cet été au moment de voyager. A partir du 15 juin 2017, les frais d’itinérance (roaming) actuellement payés par les consommateurs lorsqu’ils utilisent leur téléphone mobile à l’étranger auront disparu au sein de l’Espace économique européen (28 Etats membres de l’Union européenne plus l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège). Un appel passé depuis et vers l’un de ces Etats coûtera ainsi le même prix que s’il avait été effectué dans le pays de souscription de l’abonnement. Les SMS, MMS et la consultation de données seront également facturés au même prix.
Cette révolution pour le secteur des télécoms en Europe, qui vise à poser les bases d’un marché unifié, amputera logiquement les résultats des opérateurs européens. Ces derniers ont pu progressivement se désensibiliser aux revenus du roaming. Le tarif de la minute de communication est par exemple passé de 35 centimes en 2011 à 5 centimes en 2016. Cette perte de revenus s’annonce donc gérable pour les opérateurs. Les analystes de Morgan Stanley estiment que seulement 1,5% à 2% des revenus annuels des opérateurs mobiles européens proviennent encore du roaming facturé aux clients.
En revanche, l’impact s’annonce plus lourd via les tarifs de gros que les opérateurs se facturent entre eux pour compenser l’utilisation de leur réseau lorsque l’abonné change de pays et, inversement, pour reverser une partie des revenus générés à l’étranger. Ces prix régulés sont appelés à être divisés par trois d’ici à 2022, et ont fait l’objet d’une âpre négociation avec l’Union européenne. Ils constituent une source de revenus importante pour les opérateurs du sud de l’Europe qui profitent de l’afflux de touristes. Inversement, les pays du Nord de l’Europe vont voir disparaître une partie des commissions qu’ils percevaient en retour.
Alors que les discussions sur les tarifs de gros n’ont abouti que début février, les opérateurs ont commencé à chiffrer l’impact estimé du roaming sur leurs comptes, mais le coût final reste difficile à évaluer. Orange évoque un chiffre allant de 150 à 170 millions d’euros en 2017, soit 1,25% de son Ebitda. Les analystes de Barclays s’attendent à ce que les opérateurs ajustent leurs offres à cette nouvelle donne, soit en augmentant leurs tarifs domestiques soit en excluant le roaming de certains de leurs forfaits.
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